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L’Iran a arraisonné un nouveau pétrolier étranger dans le Golfe

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Un bâtiment transportant 700 000 litres de carburant a été arraisonné au nord du Golfe par les forces navales des Gardiens de la révolution.

L’escalade se poursuit dans le Golfe. Les forces navales iraniennes ont en effet saisi un « navire étranger », a rapporté l’agence de presse officielle iranienne IRNA dimanche, le troisième bateau arraisonné par l’Iran en moins d’un mois. Sept étrangers membres de l’équipage ont été arrêtés lors de cette opération qui a eu lieu mercredi, a précisé de son côté l’agence de presse Fars, réputée proche des Gardiens de la révolution. Elle n’a précisé la nationalité ni du pétrolier ni de l’équipage.

Les forces navales des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, qui ont saisi ce navire transportant « 700 000 litres de carburant de contrebande autour de l’île de Farsi », dans le nord du Golfe, a précisé l’agence, en citant un communiqué des Gardiens de la révolution. Le navire-citerne a été transféré vers le port Bouchehr et « sa cargaison de carburant de contrebande remise aux autorités » en coordination avec la justice iranienne, selon la même source.

Le pétrolier se dirigeait vers des pays arabes du Golfe, selon le général Ramezan Zirahi, commandant des forces des Gardiens de la révolution. Le 14 juillet, l’Iran a saisi un pétrolier battant pavillon panaméen, le Riah, accusé lui aussi d’avoir transporté du carburant de contrebande. Le 18 juillet, un tanker suédois battant pavillon britannique, le Stena Impero, a été saisi dans le détroit d’Ormuz, point de transit crucial du pétrole mondial.

L’arraisonnement du Stena Impro a eu lieu 15 jours après la saisie du tanker iranien Grace 1 par les autorités britanniques au large de Gibraltar. Le Grace 1 a été intercepté, selon Londres, car il violait les sanctions de l’Union européenne en se dirigeant vers la Syrie en guerre avec du pétrole, ce que Téhéran dément. La Grande-Bretagne avait ensuite annoncé avoir ordonné à la Royal Navy d’escorter les navires civils battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz.

Ennemi juré de l’Iran, les États-Unis ont eu bien du mal à mettre sur pied une coalition internationale dans le Golfe pour protéger les navires marchands. L’idée était que chaque pays y escorte militairement ses navires avec le soutien de l’armée américaine, qui assurerait la surveillance aérienne de la zone et le commandement des opérations. Les Européens ont décliné l’offre, ne voulant pas s’associer à la politique de « pression maximale » sur l’Iran du président américain Donald Trump, car ils cherchent à préserver l’accord limitant le programme nucléaire iranien. La nouvelle saisie risque d’exacerber davantage les tensions qui n’ont cessé de monter dans le Golfe depuis le retrait américain en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran, qui font perdre à ce pays la quasi-totalité de ses acheteurs de pétrole.

Ces sanctions ont asphyxié l’économie de cette puissance régionale membre de l’Opep, qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz. Les tensions dans le Golfe se sont intensifiées avec des attaques et des sabotages en mai et juin derniers contre des pétroliers dans le Golfe, imputés par Washington à Téhéran qui dément toute implication. La destruction ensuite d’un drone militaire américain a fait craindre un embrasement général. Donald Trump avait affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles contre l’Iran.

Dimanche pourtant, le général iranien Ahmad Reza a affirmé que les risques qu’un conflit éclate dans le Golfe avaient diminué. « À première vue, il pourrait sembler que la situation dans le golfe Persique s’oriente vers un conflit militaire, mais, en y regardant de plus près, nous voyons que la probabilité d’un tel conflit est de moins en moins élevée », a-t-il dit. « Les capacités militaires de nos forces armées sont si importantes que nos ennemis n’osent pas choisir une option militaire contre nous », a estimé le général iranien cité par l’agence de presse Mehr. Mais il a tenu à souligner que « le golfe Persique est comme une poudrière et l’explosion du premier pétard peut mener à un énorme désastre ».

Afp

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