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Qui sont les nouveaux dirgeants de l’Union Européenne ?

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Après 48 heures de pourparlers, la fumée blanche est enfin apparue à Bruxelles. Les dirigeants européens se sont entendus, mardi 2 juillet, sur leur casting pour diriger les principales instances de l’Union européenne.

La distribution retenue est historique. Pour la première fois, la Commission et la Banque centrale européenne devraient être dirigées par deux femmes : la ministre allemande Ursula von der Leyen et la Française Christine Lagarde à la BCE. L’actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite, lui, de la présidence du Conseil européen, tandis que le poste de haut représentant pour les Affaires étrangères est confié au ministre socialiste espagnol Josep Borrell. Le socialiste italien David Sassoli a, pour sa part, été élu président du Parlement européen mercredi.

Ursula von der Leyen à la tête de la Commission

« Elle est la plus faible des ministres, mais c’est apparemment suffisant pour devenir cheffe de la Commission », a persiflé l’ancien président du Parlement européen Martin Schulz avant l’officialisation de la nomination d’Ursula von der Leyen. C’est qu’à 60 ans, l’actuelle ministre allemande de la Défense est impopulaire dans son pays, en raison d’un bilan controversé.

Médecin de formation et mère de sept enfants, Ursula von der Leyen parle couramment français et anglais. Elle est surtout une fine connaisseuse des rouages de l’Union. Pas étonnant, puisqu’elle est née et a grandi à Bruxelles lorsque son père était commissaire européen, avant de devenir ministre-président de Basse-Saxe, rappelle Libération. Membre de la CDU comme Angela Merkel, Ursula von der Leyen a toujours affiché sa loyauté envers la chancelière, même si elle a pris ses distances avec elle sur certains sujets, comme l’instauration d’un salaire minimum interprofessionnel ou de quotas féminins pour les postes de direction, ajoute le quotidien.

Seule ministre toujours en exercice depuis l’arrivée aux affaires de la chancelière en 2005, la probable future présidente de la Commission a toutefois connu d’importantes difficultés depuis son arrivée à la Défense en 2013. Critiquée pour avoir pointé du doigt le « défaut d’autorité » dans l’armée, elle est désormais dans le viseur d’une commission d’enquête parlementaire, notamment en raison de coûteux contrats d’audit commandés à son arrivée au ministère, souligne Le Figaro.

Vivement soutenue par Emmanuel Macron à la fin des négociations, elle devra piloter l’organe exécutif de l’UE, qui détient le quasi-monopole de l’initiative législative. Sauf si le Parlement en décide autrement : le choix des 28 doit en effet recevoir le feu vert de la majorité des eurodéputés, lors d’un vote programmé dans deux semaines.

Christine Lagarde à la présidence de la BCE                                          

Elle conforte sa stature de « Mme économie internationale ». Première femme à piloter le prestigieux cabinet d’avocats d’affaires Baker McKenzie, première femme à occuper le poste de ministre de l’Economie en France en 2007, puis première femme à prendre la tête du Fonds monétaire international (FMI) quatre ans plus tard, elle devient désormais la première femme à présider la Banque centrale européenne (BCE).

Agée de 63 ans, celle qui avait été consacrée en 2018 troisième femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes (article en anglais), quitte le FMI alors que son deuxième mandat devait s’achever en 2021. A Washington, le passage de cette anglophone restera marqué par « une réforme pour donner plus de poids aux pays émergents et la reconnaissance du yuan chinois comme monnaie de référence », énumère Libération.

La Française a tout de même essuyé les critiques lors de son exercice, notamment après avoir appelé les Grecs, essorés par les plans d’austérité, à payer tous « leurs impôts », ou lorsqu’elle reprochera implicitement aux autorités du pays de ne pas se comporter en « adultes ».

Son CV prestigieux est seulement entaché par une décision de la justice française qui l’a déclaré coupable en décembre 2016 d’une « négligence » très coûteuse pour les deniers publics français quand elle était ministre, dans un dossier mêlant l’homme d’affaires Bernard Tapie et la débâcle du Crédit lyonnais. Par égard pour sa « réputation internationale », elle a été dispensée de peine.

Charles Michel au Conseil européen     

Choisi pour succéder à Donald Tusk à la tête du cénacle des dirigeants de l’UE, Charles Michel est Premier ministre de la Belgique depuis octobre 2014 et se trouve à la tête d’un gouvernement démissionnaire depuis six mois.

Dans son pays, où la situation politique est bloquée depuis les législatives du 26 mai, cet avocat de 43 ans a marqué les esprits en acceptant de gouverner il y a cinq ans en coalition avec la N-VA (nationalistes flamands), un parti qui prône dans ses statuts l’indépendance de la Flandre. Du jamais-vu pour un responsable politique francophone. A l’époque, il avait été raillé pour avoir pris la tête d’une coalition « kamikaze » à laquelle beaucoup prédisaient un crash rapide. Mais cet adepte du compromis, a réussi à diriger cet attelage pendant plus de quatre ans, se vantant de réformes socio-économiques ayant permis la création de 230 000 emplois, sur fond de croissance retrouvée, souligne Le Figaro.

Sa coalition quadripartite (incluant aussi libéraux et démocrates-chrétiens flamands) s’est toutefois effondrée en décembre 2018, quand la N-VA a refusé d’être associée au soutien du pacte de l’ONU sur les migrations.

Josep Borrell, nouveau chef de la diplomatie

En accédant au poste de haut représentant pour les affaires extérieures de l’Union européenne, le socialiste espagnol Josep Borrell, 72 ans, revient au premier plan sur la scène continentale où il avait rebondi il y a quinze ans en prenant la présidence du Parlement européen.

Cette nomination à Bruxelles est une consécration pour celui qui avait signé son retour aux affaires l’an dernier comme ministre des Affaires étrangères du socialiste espagnol Pedro Sanchez, après plusieurs années passées loin de la politique. Peu adepte de la langue de bois, Borrell a été très actif ces derniers mois sur le dossier vénézuélien et s’est montré régulièrement critique envers l’administration Trump, accusée notamment de jouer les « cow-boys » dans le pays latino-américain.

Catalan fermement anti-indépendantiste, Josep Borrell s’est illustré ces dernières années par son opposition aux séparatistes dans sa région natale. Il a notamment pris la parole lors de manifestations pour l’unité de l’Espagne à Barcelone en 2017, année de la tentative de sécession de la Catalognequ’il avait qualifiée de « coup d’Etat ».

David Sassoli, patron du Parlement européen                                          

Grâce à son élection, l’Italie se maintient à l’un des principaux postes européens, après de départ de Mario Draghi (Banque centrale européenne) et de Federica Mogherini (cheffe de la diplomatie). David Sassoli, candidat des sociaux-démocrates, a été élu mercredi nouveau président du Parlement européen.

Agé de 63 ans, cet ancien journaliste de la chaîne publique de radio-télévision RAI a longtemps présenté le journal télévisé du soir, avant de rallier le Parti démocrate lors de sa création en 2009. Il est, la même année, élu pour la première fois député au Parlement européen.  Réélu en 2014, il devient vice-président du Parlement en charge du budget et de la politique euro-méditerranéenne. Sur son site internet, il revendique également la paternité de « la plus importante réforme ferroviaire de l’Union européenne – la loi européenne Sassoli-Dijksma – qui a été adoptée en 2017 après trois années de négociations compliquées ».

« Je n’ai pas complètement abandonné ma carrière de journaliste, je collabore de manière active encore avec divers quotidiens et revues », reconnaît-il également. Il est ainsi l’auteur d’un livre sur les Conseils des ministres pendant l’enlèvement d’Aldo Moro, figure politique italienne, au printemps 1978.

Afp

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