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Karim Tabbou avertit contre la désignation « d’un Président à la solde du régime »

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Karim Tabbou, président de l’Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, a mis en garde, dans un entretien accordé au quotidien El Watan publié ce mercredi, contre le plan machiavélique du pouvoir visant à « désigner un Président à la solde du régime ».

Questionné sur la démission de Mouad Bouchareb de son poste de président de l’APN, M. Tabbou a indiqué, dans le même entretien,  que « probablement, cette démission intervient aussi en exécution du discours du chef d’état-major qui avait évoqué récemment la nécessité d’une concession mutuelle à travers le remplacement de Bedoui par une personnalité acceptée de certains partis politiques inclus dans la manœuvre ».

Il explique, à ce propos, que « le tout est que le plan des élections soit exécuté concomitamment avec ces changements, le corollaire serait la mise en place d’une instance électorale en accord avec ces partis, alors que le Parlement relooké sera chargé donc d’élaborer une nouvelle loi électorale ».

M. Tabbou a indiqué que « le coup consiste donc à faire croire au hirak qu’une élection peut avoir lieu avec des mécanismes enveloppés dans un semblant de démarche et avec de nouvelles figures. La finalité reste donc inchangée et inchangeable : désigner un Président à la solde du régime ». C’est pourquoi il a appelé les Algériens à « rester unis, vigilants et pacifiques pour déjouer tous ces plans machiavéliques du pouvoir ».

Interrogé sur l’incarcération du moudjahid Lakhdar Bouregaa, Karim Tabbou a indiqué que « l’arrestation puis l’emprisonnement du commandant de l’ALN, Lakhdar Bourregaâ, figure emblématique de l’opposition est, en plus de son caractère provocateur, un acte qui s’inscrit justement dans cette stratégie machiavélique visant à instaurer un climat de peur et de violence ».

Il a expliqué, dans le même sillage, que « la finalité de la stratégie du pouvoir est de tenter de mettre fin à cette révolution joyeuse en lui opposant une contre-révolution mafieuse dont les caractéristiques sont la violence, la brutalité et l’apologie du régionalisme ».

Karim tabbou a par ailleurs dénoncé l’arrestation des manifestants pour avoir brandi la drapeau amazigh. « Ces arrestations, ces intimidations et l’usage excessif de la brutalité policière. Assiéger Alger par des services de sécurité pour empêcher les Algériens d’exercer leur droit de circuler librement, c’est là une grave atteinte aux droits humains et à la loi », a-t-il indiqué dans le même entretien.

Pour M. Tabbou, « ce qui s’est passé est une preuve supplémentaire qui démontre que la justice est aux ordres. A travers cette opération, les visées sont politiciennes et sont aux relents sectaires et aspirent à provoquer des cassures dans le mouvement populaire ».

Il reproche au chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, « de réduire la crise, qui est une crise politique qui nécessite des solutions politiques, à une procédure constitutionnelle, allant jusqu’à vouloir imposer une élection avec les mêmes instruments électoraux, les mêmes procédures, les mêmes trafics enregistrés par le passé, pour une seule finalité, à savoir disposer d’un chef d’Etat qui doit lui obéir entièrement ».

M. Tabbou estime que Gaid Salah « a fait de l’élection présidentielle un objectif, alors que l’élection elle-même est un moyen pour consacrer la volonté des peuples. Dans son discours, il a déjà fixé le portrait-robot du futur Président, une preuve supplémentaire que ces gens ne peuvent pas accepter l’idée que le Président soit élu par le peuple », selon le même média.

S’agissant de la conférence de l’opposition prévue pour le 06 juillet, Karim Tabbou s’est montré très prudent. « Toutes les initiatives politiques qui apportent de nouvelles idées au débat sont louables et sont à encourager. Toutefois, je le dis avec regret, une partie de la classe politique considère que son avenir dépend beaucoup plus de sa compromission avec le pouvoir que dans son engagement dans le cadre de cette révolution », a-t-il indiqué dans le même entretien.

Pour lui, « certains partis ne dénoncent pas les atteintes aux libertés et l’intrusion du chef d’état-major sur la scène politique », tout en se disant « scandalisé par l’attitude de certains partis politiques qui soutiennent les discours du chef d’état-major et ne trouvent même pas d’intérêt à dénoncer des arrestations, la brutalité politique, l’embargo sur Alger, les attitudes hostiles des services de sécurité envers le hirak ».

Il a ajouté que « lorsque des partis cèdent sur les libertés, le droit et les principes élémentaires de la politique, ils cessent d’être des partis politiques et deviennent des partis satellites du pouvoir ».

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