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Psychotropes: les pharmaciens du sud-ouest tirent la sonnette d’alarme, les médecins se défendent

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Le conseil de l’Ordre des pharmaciens du sud-ouest du pays a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il a qualifié de prescription médicale « abusive » de psychotropes à travers cette partie du pays, notamment dans la wilaya de Bechar, au moment où les médecins affirment être dans le « droit » de prescrire un traitement de trois mois incluant parfois des psychotropes pour des patients dont la pathologie nécessiterait une telle option.

« Nous enregistrons quotidiennement à travers les officines une moyenne de 15 à 20 ordonnances médicales délivrées par des médecins généralistes prescrivant des psychotropes à différentes catégories de patients », a déclaré samedi à l’APS le vice-président du conseil de l’Ordre des pharmaciens du sud-ouest du pays, Elyes Tayeb Bouzar.

« Des ordonnances médicales de ces médecins généralistes, prescrivant un traitement de trois mois à base de psychotropes, est contraire au protocole médical, seul un médecin spécialiste peu prescrire un pareil traitement sur la même période », a expliqué ce responsable régional.

« Notre souci, à travers cette alerte, est de débattre de cette vraie problématique de santé publique et aussi de mettre en exergue le rôle thérapeutique des pharmaciens selon la loi et conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a ajouté M.Bouzar.

Le vice-président de l’Ordre des pharmaciens du sud-ouest du pays a également lancé un appel aux autorités sanitaires locales pour « lutter davantage contre l’importation et la commercialisation frauduleuse du médicament », un phénomène, a-t-il soutenu, qui peu porter atteinte tant à la santé de la population de cette région qu’à l’économie nationale.

« Cette alerte sur la prescription médicale des psychotropes est aussi une contribution des pharmaciens à la prévention et à la lutte contre le trafic des psychotropes », a-t-il souligné.

Pour sa part, le président de l’Ordre d’éthique et déontologie médicale de la région du sud-ouest, Dr Cheikh Bendada, a expliqué que les praticiens de la santé tant dans le secteur privé que dans celui public sont « libres, selon le code régissant les activités de cet ordre médical, de prescrire le médicament ou le traitement adéquat pour les patients ».

« Un médecin généraliste a le droit de prescrire un traitement de trois mois à un patient dont la santé nécessite un pareille traitement pour cette même période », a-t-il souligné, ajoutant que c’est « dans les cas d’un risque d’addiction, que le médecin généraliste est en devoir de diriger le ou les patients vers le spécialiste notamment les psychiatres ».

Le Conseil de l’ordre des pharmaciens du sud-ouest du pays regroupe plus de 300 pharmaciens privés exerçant à travers les wilayas de Naâma, Bechar, Tindouf, El Bayadh, Adrar, et les wilayas déléguées de Béni-Abbes et Timimoune.

Une quantité de 26.934 psychotropes destinée à la commercialisation illégale a été saisie en 2018 dans la région du sud-ouest du pays, par les éléments de la Sûreté nationale, selon des chiffres avancés par l’Inspection régionale de la police.

APS

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