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Ferhat Ait Ali : le véhicule de moins de trois ans « sera plus cher que le neuf en Europe »

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Le Conseil du gouvernement qui s’est réuni mercredi dernier a chargé les ministres des Finances et du Commerce d’élaborer une conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d’importer les véhicules d’occasion. Selon le ministre du Commerce, Said Djellab, cette mesure vise à contraindre les « constructeurs » à réduire leurs prix.

L’économiste et l’expert financier, Ferhat Ait Ali, a indiqué dans un entretien accordé au quotidien El Watan, que « pour faire baisser les prix des véhicules neufs, il aurait suffi de fermer ces combines dénommées usines, de libérer l’importation de véhicules neufs pour les concessionnaires respectant un cahier des charges en réimposant les mêmes droits de douanes et la TVA ».

Ferhat Ait Ali a indiqué que « dans les faits, un véhicule de moins de trois ans réel ne dépasse jamais les 40 000 kilomètres parcourus en Europe, et n’est jamais inférieur en prix de vente à 60% de sa valeur initiale, soit un véhicule de 20 000 euros à 12 000 euros, et comme il faut acheter les devises à 215 DA l’euro, s’il ne flambe pas, ou se retrouve avec un véhicule qui revient, à 82 000 DA de plus que son équivalent importé à coût égal par les concessionnaires, soit 60% plus cher en dinars ».

Il en tire la conclusion que le véhicule d’occasion « reviendra donc au prix du neuf, et en y ajoutant les droits de douanes et la TVA, il sera plus cher que le neuf en Europe. Ce qui ne réduira pas le prix local du neuf », selon le même média.

Pour l’expert financier, il faut permettre aux Algériens d’avoir accès aux devises, par transfert bancaire au cours officiel, ce qui « serait plus juste, plus logique, et surtout de nature à casser les prix de moitié par rapport à la facture actuelle pour les même besoins même en euros », expliquant qu’ « on pourrait ainsi importer 100 000 véhicules fiables à 1,2 milliard de dollars, en engrangeant une fiscalité douanière appréciable et en démontant les pièges des concessionnaires déguisés en industriels ».

Sur le plan juridique, la levée d’interdiction d’importer les véhicules de moins de trois d’âge devrait passer par une loi de finance, mais tout laisse à croire que le gouvernement veut agir autrement.

A ce propos, Ferhat Ait Ali a indiqué, dans le même entretien, que « le gouvernement Bedoui n’est pas prêt à partir même après le 4 juillet, à moins de publier une loi de finances complémentaire rien qu’à cet effet dans les jours prochains, et ce, durant la session parlementaire présente ». Il s’interroge sur la façon dont le gouvernement compte « procéder pour donner corps à leur proposition dans les délais d’avant juillet ».

Questionné sur les mesures à prendre pour mettre fin à la cacophonie qui règne dans le secteur de l’automobile, M. Ait Ali préconise, dans un premier temps, de « rétablir toute la taxation douanière et la fiscalité ordinaire sur les véhicules supposés montés, en arrêtant la mascarade, en rétablissant les précédents concessionnaires sans exception dans leurs positions et droits initiaux, en vue d’importer le plus normalement du monde, selon un cahier de charges de qualité et de fiabilité des véhicules, pour satisfaire les clients par le libre jeu de la concurrence », selon la même source.

En suite « faire un audit des fameuses usines pour estimer le préjudice subi par le Trésor, l’économie locale et la clientèle algérienne en termes d’abus de position dominante acquise par le jeu des accointances politiques et non de la libre-concurrence ».

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