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Total espère se renforcer en Afrique et dans le GNL avec les actifs d’Anadarko

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En prenant une option sur les actifs en Afrique de la société américaine Anadarko, Total espère se renforcer dans son bastion africain et dans le gaz naturel liquéfié (GNL), dont la demande ne cesse de croître.

Total a annoncé dimanche soir avoir signé un accord avec Occidental Petroleum en vue de racheter pour 8,8 milliards de dollars (7,8 milliards d’euros) les actifs d’Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud. Cette transaction reste encore conditionnelle car Anadarko est aussi convoitée par le géant américain Chevron. « Si elle se réalise, l’acquisition d’Anadarko par Occidental nous offre l’opportunité d’acquérir un portefeuille d’actifs de classe mondiale en Afrique, ce qui renforcerait notre position de leader parmi les sociétés privées internationales sur le continent », a expliqué le PDG de Total, Patrick Pouyanné.

L’Afrique est en effet l’une des zones géographiques stratégiques de Total – qui y est la première des majors par l’importance de sa production d’hydrocarbures – avec le Moyen Orient et l’Europe. Au Mozambique, Total mettrait la main sur une participation dans un gros projet dans le GNL (Mozambique LNG), qui est bien avancé et proche de la décision finale d’investissement. Cette opération établirait confortablement Total comme le deuxième vendeur de GNL au monde parmi les compagnies privées, derrière l’anglo-néerlandaise Shell. En comptant les géants publics du secteur, le groupe français se hisserait à la quatrième position après Qatargas, Shell et le malaisien Petronas, selon les calculs du cabinet Wood Mackenzie. « L’acquisition potentielle de la part d’Anadarko dans Mozambique LNG est représentative des ambitions de Total et de l’expansion agressive de ses positions dans le GNL », estime Nicholas Browne, directeur de la recherche de Wood Mackenzie, dans une note. Total a déjà avancé ses pions sur ce marché porteur en finalisant l’an dernier le rachat d’activités GNL de sa compatriote Engie. Le groupe est aussi prêt à investir dans de nouveaux projets géants au Nigeria, en Papouasie-Nouvelle Guinée ou en Russie.

Le succès du GNL – moins polluant que d’autres énergies fossiles et très flexible car transportable par bateau – ne se dément pas. En 2018, la demande mondiale a encore progressé de 27 millions de tonnes pour atteindre 319 millions de tonnes, selon le dernier rapport annuel de Shell consacré à ce marché. Pour Total, l’opération est toutefois loin d’être scellée.

Anadarko avait d’abord rejeté une première offre d’Occidental et donné sa préférence à Chevron. Avant de reprendre langue avec Occidental, qui a fait une contre-offre valorisée à 38 milliards de dollars puis a dimanche relevé la partie en numéraire de son offre. Occidental a aussi obtenu le renfort du célèbre milliardaire américain Warren Buffett, qui doit y investir 10 milliards de dollars via sa holding Berkshire Hathaway.

La soif de conquête d’Occidental Petroleum et de Chevron traduit la volonté des géants américains d’investir massivement dans le nouvel eldorado du secteur: la région du bassin permien, qui s’étend de l’ouest du Texas au sud-est du Nouveau Mexique, gorgée d’hydrocarbures de schiste. Mais Total, à la différence de ses concurrents, ne souhaite pas y investir et préfère renforcer ses positions dans les activités où il est déjà puissant, comme le GNL ou l’offshore profond. « Nous ne sommes pas intéressés par l’achat d’actifs dans le schiste aux Etats-Unis », a répété fin avril le directeur financier Patrick de La Chevardière, lors de la présentation des résultats du premier trimestre.

Afp

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