AccueilActualitéNationalLouisa Hanoune : "L’arrestation d’Issad Rebrab soulève des interrogations"

Louisa Hanoune : « L’arrestation d’Issad Rebrab soulève des interrogations »

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« Sans interférer dans les affaires de la justice, nous constatons dans cette escalade que l’arrestation d’Issad Rebrab soulève moult interrogations, car cet homme d’affaires a été victime de pratiques discriminatoires et d’ostracisme en violation des lois de la République », a estimé, samedi à Alger, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) Louisa Hanoune.

« La dernière violation a porté sur le projet EvCon relatif à la production de l’eau ultra-pure. Nous avons tous suivi comment la douane a refusé d’appliquer une décision de justice du tribunal de première instance et comment un centre politique a fait appel à la décision du tribunal sur la base d’un rapport d’expertise erroné, ce qui a amené cet homme d’affaires à délocaliser son projet en France au détriment de l’économie et des besoins nationaux », a-t-elle indiqué lors d’une réunion de la coordination nationale de l’organisation des jeunes pour la révolution(Ojr) du parti.

Louisa Hanoune, tout en affirmant qu’elle reste pour la lutte contre la prédation et contre la corruption à l’instar de nombreux algériens, elle a estimé, par contre, que le timing, le choix des cibles et le silence de l’appareil judiciaire, ainsi que le chef d’état-major pendant plusieurs années confèrent à ces arrestations des objectifs inavoués, dont les propos ont été rapportés par le journal Liberté dans son édition de ce dimanche 28 avril 2019.

« Personne ne peut nous accuser de défendre l’oligarchie prédatrice car nous sommes de ceux qui l’ont combattue et nous en avons payé le prix : en 2016, à travers l’offensive sauvage contre le parti, et en 2017, lors des élections, les organisateurs se sont vengés sur le PT. Nous n’avons pas cessé de présenter des preuves sur le caractère mafieux de l’économie, avec des chiffres officiels (…) », a-t-elle dit.

« En réalité, à travers cette opération ‘coup-de-poing’, ils veulent nous faire croire que ce système est réformable pour peu que les personnes proches de la famille Bouteflika soient écartées de leurs postes ou arrêtées. Or, tout le système est corrompu et corrupteur », a-t-elle a déclaré, ajoutant que « la même justice a fermé les yeux sur toutes ces dérives durant des décennies car elle n’est pas indépendante en raison de l’interférence de l’Exécutif », avant de se demander : « Qui peut donc croire aujourd’hui au miracle d’une justice devenue indépendante ?”

La SG du PT a fait remarqué que les personnes ne comparaissent qu’au tribunal de Sidi Mhamed, « comme si les autres wilayas étaient épargnées ».

Sur la référence à la Constitution, Louisa Hanoune a estimé qu »en réalité, tout le monde a enregistré et dénoncé que le respect de la Constitution auquel appellent certains est à géométrie variable et sélectif (…) Il est donc légitime de conclure et de déduire que la campagne de lutte contre la corruption peut être un moyen de détourner l’attention des véritables enjeux du moment, à savoir le départ du système ».

« La seule issue à la crise politique est l’élection d’une assemblée constituante »

Par ailleurs, selon l’agence officielle, Louisa Hanoune a soutenu que, la seule issue à la crise politique que traverse le pays était « l’élection d’une assemblée constituante souveraine et l’ouverture d’une voie positive devant le Hirak populaire afin de consacrer et conforter l’unité du peuple ».

Pour Mme Hanoune, il s’agit, en premier lieu, d’ancrer « les droits socio-économiques et culturels du peuple, tout en consolidant la propriété collective de la Nation et tous les acquis de la Révolution et de l’indépendance, de manière à conforter et consacrer l’unité et la cohésion du peuple ».

Elle a estimé, dans le même contexte, que les travailleurs, les fonctionnaires et les syndicalistes « doivent veiller à assurer l’unité de l’action et par conséquent atteindre les objectifs escomptés du mouvement populaire », d’autant qu’ils constituent, a-t-elle dit, « la force d’organisation qui a toujours été victime du système ».

Mme Hanoune a fait savoir que son parti n’avait pas participé au dialogue auquel a appelé la présidence de la République, car ce dialogue, a-t-elle justifié, « vise à régénérer et à sauver le système comme fut le cas après les évènements d’octobre 1988 mais aussi à imposer la continuité de ce système via le maintien de la prochaine élection présidentielle ».

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