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Corruption : Le jugement de l’affaire du sénateur Boudjouher Malik reporté

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Le tribunal de Tipasa a prononcé dimanche lors d’une audience publique présidée par la juge Radia Benghezal, le report pour la 2ème fois, du jugement de l’affaire de Boudjouher Malik, membre du Conseil de la Nation accusé de corruption, en compagnie de deux autres prévenus, à la semaine prochaine, rapporte l’agence officielle.

Ce report a été prononcé suite au refus de plaidoyer, signifié par maître Si Damou, avocat de l’accusé, en avançant son soutien au mot d’ordre de grève de l’Ordre des avocats, au moment où ses confrères Zahi Said et Mokrane Ait Larbi (avocats du sénateur Boudjouher) ont plaidé pour la mise en liberté provisoire de leur mandant en avançant le « non respect des procédures de levée d’immunité ». Un fait à l’origine d’une grande tension constatée à cette audience, marquée par une présence remarquée de citoyens et de membres des familles des accusés dans cette affaire.

Le tribunal a également prononcé, pour la 2ème fois consécutive, le rejet de la demande de liberté provisoire au profit de l’accusé principal dans cette affaire (sénateur Boudjouher), au moment où des voix de citoyens et de membres de familles des victimes se sont élevées dans la salle d’audience pour demander aux avocats d’ »effectuer leurs plaidoiries, en vue d’un jugement équitable de cette affaire », dont les accusés se trouvent en détention provisoire depuis août dernier, a-t-on constaté sur place.

Pour rappel, Boudjouher Malik (ex-sénateur RND) se trouve depuis août dernier en détention provisoire, en compagnie de deux autres prévenus, après leur arrestation « en flagrant délit de corruption » ainsi que pour « abus de pouvoir et de fonction ».

Dans sa justification de la demande de liberté provisoire, soutenue par maître Ait Larbi, l’avocat Zahi Said a considéré « inadmissible de placer en détention provisoire un sénateur dont l’immunité n’a pas été levée », assurant par là « le non respect des procédures de levée d’immunité », alors que l’avocat Si Damou s’est opposé à la demande créant une véritable cacophonie dans la salle d’audience. Une présence sécuritaire intense a marqué le déroulement de l’audience tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle du tribunal.

A noter que cette affaire, à l’origine d’une grande polémique politique et juridique, implique six individus, les trois prévenus arrêtés, la victime et trois témoins.

La chambre correctionnelle du tribunal de Tipasa avait prononcé lors de la 1ère audience de cette affaire, le 14 avril dernier, le rejet de la demande de libération émise par la défense de l’accusé principal (Boudjouher), tout en reportant le jugement de l’affaire au 21 du mois courant.

Le sénateur Boudjouher a été arrêté par les services de la Police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya de Tipasa, en flagrant délit de réception d’un pot de vin de deux millions de DA, qu’il aurait reçu de la part d’un investisseur privé (secteur touristique) en vue d’une « intervention pour débloquer son dossier », au moment où la défense assure qu’il s’agit d’un « prêt de la part de l’investisseur contre un chèque à blanc ».
Le 16 août dernier, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, avait décidé de radier « définitivement » des rangs du parti le membre du Conseil de la Nation élu à Tipasa, Boudjouher Malik, en se référant, dans sa décision, aux dispositions des statuts du parti.

Le 4 septembre écoulé, près de 20 membres du Conseil de la Nation ont boycotté les travaux de la séance d’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2018/2019, présidée, alors, par Abdelkader Bensalah, en « solidarité » avec leur collègue Boudjouher Malik, arrêté dans une affaire de corruption.

L’arrestation de Boudjouher s’appuie sur les articles 111 du code pénal et 128 de la Constitution stipulant qu’en cas de flagrant délit ou de crime flagrant, il peut être procédé à l’arrestation du député ou du membre du Conseil de la Nation.

Le bureau de l’Assemblée populaire nationale ou du Conseil de la Nation, selon le cas, en est immédiatement informé. Il peut être demandé par le bureau saisi, la suspension des poursuites et la mise en liberté du député ou du membre du Conseil de la Nation.

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