L’opposant, et ancien président du RCD, Said Sadi a qualifié la proposition de Gaid Salah pour appliquer l’article 102 de la constitution de «grave en la forme et dans le fond»
Selon Sadi, le recours à l’article 102 « implique le transfert du pouvoir au président du conseil de la nation jusqu’à l’élection présidentielle, ce qui revient à enfermer la dynamique citoyenne qui a mobilisé des millions d’Algériens pour le changement radical dans des structures et des mécanismes obsolètes et condamnés par des marches historiques qui ont suscité l’admiration du monde».
Plus explicite, le Dr Sadi a considéré que « cette sortie est inopportune car elle risque d’entraîner l’armée dans une spirale qui la mettrait en première ligne face au peuple ». Or, «fondamentalement, l’impasse algérienne n’est que la conséquence de la militarisation de la vie politique» a-t-il fait remarquer dans un message.
Dans ce sens, il a souligné que « la révolution citoyenne en cours impose de voir la réalité en face ». Autrement dit, il considère qu’il n’est pas possible de « sauver le régime et l’Algérie » au même temps, le « failli ne peut pas gérer la faillite». Selon lui, «les artifices juridiques et administratifs propres à un régime moribond ne sont plus de mise dans un moment de vérité historique qui appelle au courage et à l’innovation pour engager un processus politique nécessairement extérieur aux us et pratiques qui ont conduit à la situation actuelle » a ajouté encore Sadi.
S’agissant des solutions, pour cette transition démocratique, Sadi estime que « la voie est étroite mais il n’y a pas d’autre issue ». Ainsi en comparant « aux bricolages de structures provisoires qui se profilent, et qui ont été éprouvées avec les résultats que l’on sait dans le passé, ou aux tentations des coups de force dont le pays ne s’est jamais remis », il conseil que «la transition démocratique reste la formule la plus crédible et la plus viable».