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Manifestations contre le 5e mandat : « Les partis politiques n’ont joué aucun rôle pour la mobilisation » selon Mebtoul

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Les partis politiques toutes tendances confondues n’ont joué aucun rôle pour la mobilisation dans les précédentes manifestations contre un 5ème mandat qui doivent être médités attentivement tant par le pouvoir que l’opposition qui a été hors circuit. C’est ce que estime le professeur Abderrahmane Mebtoul dans une analyse de la situation actuelle du pays.

« Tout pouvoir a besoin de prospectives qui fait cruellement défaut, s’il veut éviter coller à la réalité et éviter de naviguer à vue », a-t-il écrit.

Pour lui, la forte mobilisation le 22 février et le 01 mars implique d’analyser les aspirations de la société civile.

« Force est de constater qu’elle est éclatée et que contrairement aux idées du passé même  certaines confréries religieuses qui avec la désintégration sociale et une jeunesse parabolée ont de moins en moins d’impacts contrairement à une vision du passé », ajoute-t-il.

Selon MMebtoul, la confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traverse et sa relation complexe à la société et à l’Etat ajoutent à cette confusion et rendent impératif une réflexion urgente pour sa restructuration reflétant  les grandes fractures survenues dans le système politique national Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en quatre sociétés civiles fondamentalement différentes trois au niveau de la sphère réelle et une dominante dans la sphère informelle.

Pour lui, le plus gros segment, interlocuteur privilégié et souvent l’unique des pouvoir publics sont des sociétés civiles appendice du pouvoir se trouvant à la périphérie des partis du pouvoir où les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente.

« Nous avons une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, certains segments étant l’appendice de partis islamiques légaux. Nous avons une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership », estime MMebtoul.

Pour ces trois premières société civiles, leurs impacts pour le taux de participation aux dernières élections locales et législatives, malgré leur adhésion, a été relativement faible. Et enfin, ajoute-t-il, nous avons une société civile informelle, inorganisée, totalement atomisée qui est de loin la plus active et la plus importante avec des codifications précises formant un maillage dense. Sans l’intégration intelligente de la sphère informelle, non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l’implication de la société elle même, il ne faut pas compter sur une réelle dynamisation de la société civile.

« Car lorsqu’un Etat veut imposer ses propres règles déconnectées par rapport aux pratiques sociales, la société, enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner avec ses propres organisations. La dynamisation de la société civile afin d’en faire un instrument efficace d’encadrement de forces vives et un levier puissant de leur mobilisation  n’a de chance de réussir que si le mouvement associatif qui le compose ne soit pas au service d’ambitions personnelles inavouables et parfois douteuses », précise le professeur dans son analyse.

Au moment où le monde  traverse des bouleversements politiques, sociaux et économiques, où l’Algérie est interpellée par les 70% de sa population  pour de véritables réformes démocratiques, condition d’un développement harmonieux et durable face à l’implacable mondialisation, l’on doit  rendre un grand hommage, poursuit MMebtoul, à   nos forces de sécurité qui  ont su gérer d’une manière moderne  ces évènements et  à notre   jeunesse ,qui n’a pas connu le drame des années 1990//1999, voulant  un changement, par sa maturité politique et  des marches pacifiques sans violences.

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