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Extraction de pétrole et gaz de schiste : les grandes firmes américaines arrivent

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Le gouvernement est résolu à explorer les hydrocarbures non conventionnels et notamment les gaz de schistes. Il n’a en réalité pas d’autres choix que passer le plus rapidement possible à cette option compte tenu de l’amenuisement des performances productives des gisements conventionnels et de l’explosion de la consommation locale qui laisse de moins en moins de place aux réserves exportables. Peu de nouvelles grandes découvertes ayant été faites durant la décennie antérieure le réflexe naturel pour un gouvernement qui ne veut pas sortir de sa dépendance pétro-gazière est de lorgner du coté des hydrocarbures de schistes dont le sous sol algérien, classé 3éme réserve mondiale,  regorgerait.

Même s’il reste à convaincre une opinion publique hostile à ce genre d’exploitation, les autorités algériennes au premier rang desquelles, le ministère de l’Energie et les dirigeants de Sonatrach, s’emploient déjà à recruter des sociétés pétrolières internationales disposant des moyens matériels et du savoir faire requis à l’effet d’entamer les premiers forages.  Après l’intervention très controversée de la firme Haliburton qui fomenta, on s’en souvient de graves troubles sociaux à Ain Salah, ça sera au tour du géant américain Exxon Mobil (205 milliards de chiffre d’affaires en 2015) d’intervenir pour développer dés juillet prochain les gisements de gaz de schiste d’Ahnet. Un accord en voie de finalisation permettra de créer une société mixte dont l’objectif sera de pousser au maximum possible l’extraction des gaz de schistes de cette région très prometteuse.

Le ministère de l’Énergie aurait donné dans la discrétion, il y a quelques années déjà,  le feu vert aux dirigeants de la Sonatrach à l’effet de mettre  à contribution davantage de grandes compagnies pétrolières, notamment américaines, qui excellent dans l’exploration et l’extraction des hydrocarbures schistes. Cité par l’agence de presse Reuter, le patron de la Sonatrach a même indiqué qu’il était en pourparlers avec quatorze géants pétroliers, parmi lesquels de nombreux américains, qui ne demandaient qu’à s’associer à la compagnie algérienne, pour se lancer dans des opérations d’exploration, rapidement suivies d’intensives extractions de gaz et pétrole de schistes.

La cinquième reconduction de Bouteflika à la tête du pays qui stabilisera à leurs postes les dirigeants algériens acquis aux américains, est de nature à encourager ces firmes pétrolières déjà favorisées par une législation très avantageuse, à s’installer en nombre dans les périmètres les plus prometteurs, tel que celui de Ain Salah.

Si le choix de la Sonatrach pour ces grandes firmes pétrolières constitue un gage en matière de performance productive, un gros problème demeure toutefois non résolu. Il s’agit de celui des dégâts environnementaux qu’elles pourraient causer, notamment en termes de pollution des nappes et cours d’eau dans cette région très vulnérable. Comment contrôler ces compagnies réputées pour leurs tendances à polluer sans jamais être inquiétées, tant leur puissance financière est grande. Dans le contexte d’hyper aridité qui affecte particulièrement les régions sahariennes, il paraît effectivement dangereux d’attribuer des périmètres d’exploitation de pétrole et gaz de schistes à des operateurs sur lesquels l’Algérie ne peut exercer un contrôle efficace.

Mais, l’Algérie qui a fondé sa politique économique sur la production et le commerce des hydrocarbures, a t’elle vraiment le choix, notamment en cette période marquée par une surconsommation intérieure d’hydrocarbures qui commence déjà à raréfier les quantités à exporter ? Certains clients, comme la France et l’Espagne, auraient même subi des ruptures de livraisons, selon certains médias français. La transition énergétique n’étant qu’à ses débuts, il serait effectivement dangereux de compter sur les énergies renouvelables pour pallier aux sur consommations locales de gaz et de pétrole.

Il faudrait environ 25 ans pour que les ambitieux programmes d’énergies solaires, éoliennes et autres, commencent à donner leurs fruits et compter significativement dans la comptabilité énergétique algérienne. Entre temps, l’Etat doit absolument maintenir les recettes d’hydrocarbures à des niveaux qui rendent possible le fonctionnement général du pays. Pour le gouvernement algérien l’extraction des gaz et pétrole de schistes par des firmes étrangères rodées à ce genre d’exercice, constitue le moyen le plus sûr de maintenir la rente pétro gazière au niveau souha

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