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Rétrospective 2018 : l’année de toutes les inquiétudes

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Elle se termine, comme elle a débuté, le rideau se baisse sur l’année 2018 avec plusieurs plaies ouvertes, les solutions, et les annonces pour redresser l’économie nationale sont connues, mais moult tentatives pour les concrétiser sur le terrain, n’ont essuyé que d’ échecs cuisants et successifs. Pourquoi les stratégies adoptées par les pouvoirs publics,pour redresser , moderniser l’Économie, lutter contre la corruption, et bâtir un climat des affaires attractif,  n’arrivent pas à donner des résultats ?

Les faits marquants de 2018

Celui qui aura marqué l’année 2018 par excellence, et qui a soulevé l’ire des experts, est sans conteste le recours au financement non conventionnel en 2017, suite à quoi,  la planche à billets, s’affole en 2018,  elle sera sollicitée à deux reprises, et les indicateurs macro économiques laissent croire, qu’ en 2019 l’économie nationale , ne pourra se passer de cette injection à effet, placebo «La planche à billets finance le déficit. Mais cela ne résout pas la crise budgétaire. Pour la résoudre, il faut des réformes en mesure d’équilibrer à terme les budgets: réforme des subventions, réformes fiscales, mais surtout réformes de l’environnement des affaires pour pouvoir créer de la richesse indépendamment des cours des hydrocarbures», a affirmé Lies Kerrar, fondateur du cabinet de conseil Humilis Finance, cité par Jeune Afrique.

Par ailleurs, l’année 2018 a été marquée par une succession de crises d’ordre économique,  lourdement lestées par une absence de vision, un inconditionnel attachement à la rente pétrolière, et  l’inexplicable retard du lancement des reformes annoncées. Ainsi, durant toute cette année, les algériens ont du subir, les effets des pratiques véreuses générés par le dictat des barons de la spéculation,  qui ont marqué toutes les grandes fêtes, et occasions par une hausse des prix, qui  n’avait d’égal que l‘amertume du sentiment de privation qui guettait les bourses moyennes, a chaque événement de la vie quotidienne.

Cela à généré une série de campagne de boycott, sur les réseaux sociaux, exhortant les citoyens à se dresser contre ces  tentatives de spoliation, allant de  la voiture made in Bladi, à la banane, passant par différents produits, tel que la crise du sachet de lait subventionné par l’Etat,  qui au final , n’ont réussi qu’ à défrayer la chronique, le temps de succomber aux offres alléchantes, proposées continuellement par les producteurs.

Par ailleurs,  l’interdiction d’importation de 900 produits, le taux d’inflation, le taux de chômage, la détérioration du pouvoir, et la chute continu de la monnaie nationale, ont abouti sans surprise, à des grèves chroniques, pratiquement dans tous les secteurs. Un cri de la société qui souvent a eu du mal à se faire entendre. Nous passons en un temps records, d’une société de consommation, à une société de contestation, chemin faisant, nous creusons encore plus notre dépendance au pétrole, dont le prix du baril nous aura bercé en début d’année avec l’euphorie d’une hausse frôlant les 85 dollars, annonciatrice d’opulence, avant de nous plonger en fin d’année, avec un retour à la barre des 50 dollars,  dans   l’amertume d’une réalité , continuellement repoussée et occultée ; il est temps de penser à l’après -pétrole .

Le parcours de la loi de finances 2019

Pour sa part, la loi de finances 2019, a été sous les feux de la rampe, tout au long de l’année. Ni la crise de l’APN , ni les polémiques qui se sont accrochés à la contester, n’ont réussi à entraver son parcours. Forte de son maintien de la politique sociale, faisant des transferts sociaux, des subventions, et d’absences de nouvelles taxes, les remparts de toute contestation,  elle traversera l’année sans grandes embuches, et finira par être adoptée et signée, avec un prix référentiel de 50 dollars pour le baril de pétrole.

De quoi sera fait 2019 ?

Pour les experts, il est  difficile d’avoir une vision claire sur les virages que va prendre l’économie nationale à moyen terme, néanmoins, ils prédisent, comme ils l’avaient fait pour 2018, une année 2019 de tous les stress.

En dépit, des  avancées qui ont marqué l’année 2018, notamment en matière de déploiement des produits algériens à l’extérieur, des multiples réalisations en infrastructures  à l’image, des programmes de constructions de logements, de la réalisation, en cours, du grand port centre, de Cherchell, du nouvel aéroport international, pour ne citer que ceux là. Auxquels s’ajoutent, les différents partenariats et accords signés par les entreprises du pays, induits par le bal des ambassadeurs, et des ministres, des pays qui ont vu dans l’Algérie, une opportunité en or, pour le développement de leurs économies. Il n’en demeure pas que la croissance économique demeure faible, et les leviers qui devaient être actionnés pour relancer, l’appareil industriel et l’économie nationale, n’ont pas eu lieu.

De ce fait, les défis auxquels devra face l’Algérie en 2019, n’ont pas changé, ce sont les mêmes que l’année dernière, ils n’ont fait que l’objet d’un report. Il s’agit toujours, et  en urgence de procéder aux reformes profondes, tous secteurs confondus, de passer d’une économie de rente à une économie de production et de compétitivité, de s’ouvrir au secteur privé, mais avant tout, d’effectuer un vrai état des lieux, pour appliquer les solutions , qui permettront l’émergence d’une économie saine, et une répartition équitable des richesses. Car parmi tous les faits marquants suscités, celui qu’on oublie souvent de citer, est que nous ne produisons que le tiers de ce que nous consommons

Les chiffres de 2018

PIB (milliards USD : 188,34

PIB (croissance annuelle en %, prix constant) : 2,5

Endettement de l’Etat (en % du PIB) : 32,881

Taux d’inflation (%) : 6,5

Taux de chômage (%) : 11

Reserves de changes : 82 mlillards de dollars

Planche à billets : 4005 milliards de dinars

Deficit commercial : 4,13 mrds de dollars

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