AccueilEntreprises-ManagementAprès Nissan, Carlos Ghosn démis de ses fonctions chez Mitsubishi

Après Nissan, Carlos Ghosn démis de ses fonctions chez Mitsubishi

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Le conseil d’administration de Mitsubishi Motors Corporation (MMC) a révoqué, lundi 26 novembre, Carlos Ghosn de ses fonctions de président. Le constructeur japonais, dernier venu dans l’alliance Renault-Nissan, s’est prononcé quelques jours après la révocation de M. Ghosn de Nissan pour des malversations financières présumées.

MMC avait été prompt à annoncer « une réunion pour voter » le départ du patron de 64 ans, dans la foulée de son arrestation surprise, le 19 novembre à Tokyo. Selon un bref communiqué, publié à l’issue d’une réunion extraordinaire d’à peine plus d’une heure, les administrateurs du groupe ont jugé « difficile » de maintenir en poste le dirigeant franco-libano-brésilien. Le limogeage de M. Ghosn a été décidé à l’unanimité des sept membres, dont le dirigeant exécutif Osamu Masuko – qui va prendre la présidence –, et deux responsables de Nissan, le principal actionnaire de MMC avec 34 % de capital.

Plus petit de l’alliance avec 1,2 million de voitures vendues par an, Mitsubishi Motors se sépare ainsi de façon abrupte de celui qui avait volé à sa rescousse en 2016 au moment où il était fragilisé par un scandale de falsification des données.

Pour l’heure, Carlos Ghosn est toujours en garde à vue au Japon. Il est soupçonné par le parquet de dissimulation d’une partie de ses revenus aux autorités financières. Il est, en outre, accusé d’abus de biens sociaux par Nissan.

Ghosn reste PDG aussi bien de Renault que de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Le conseil d’administration de Renault s’est abstenu de le démettre officiellement de ses fonctions de PDG du groupe français et a choisi de nommer un tandem composé de Thierry Bolloré et de Philippe Lagayette pour assurer l’intérim. « Tant qu’il n’y a pas de charges tangibles », Carlos Ghosn ne sera pas démis, a déclaré, dimanche sur BFM-TV, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire.

Nissan, de son côté, a tranché jeudi à l’unanimité, « en se fondant sur l’abondance et la nature convaincante des preuves », selon les propos d’un porte-parole. Même les deux anciens de Renault, Jean-Baptiste Duzan et Bernard Rey, désormais à la retraite, ont opté pour la révocation de l’ancien homme fort de la compagnie japonaise.

Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir :

  • dissimulé ses revenus de président du conseil d’administration de Nissan à hauteur de cinq milliards de yens (39 millions d’euros) entre juin 2011 et juin 2015 ;
  • il lui est reproché d’avoir fait la même chose pour les trois exercices comptables suivants, ont rapporté, le 23 novembre, les quotidiens nippons Asahi Shimbun et Nikkei, soit un total de huit milliards de yens, l’équivalent de plus de 62 millions d’euros de revenus dissimulés aux autorités financières japonaises ;
  • il est également suspecté de ne pas avoir déclaré un bonus de plus de 30 millions d’euros lié à des plus-values dégagées sur les actions, selon Nikkei ;
  • l’agence de presse Kyodo News a, par ailleurs, affirmé que Nissan avait payé la sœur de Carlos Ghosn 100 000 dollars (88 185 euros) par an depuis 2002 pour une mission de conseil fictive.

Nissan avait mis en place une équipe « secrète », incluant des membres du conseil d’administration, pour enquêter en interne cette année sur des soupçons de destruction de preuves par M. Ghosn, selon des sources citées par l’agence de presse.

Selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK dimanche, Carlos Ghosn a contesté, devant la justice, les faits dont il est accusé. Il n’a pas fait usage de son droit à garder le silence et a fait savoir n’avoir jamais eu l’intention de dissimuler des revenus. Greg Kelly, son bras droit arrêté également le 19 novembre, a lui aussi nié les allégations, dont M. Ghosn fait l’objet, précisant que les salaires de ce dernier avaient été versés comme il se devait.

Afp

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