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Produits pyrotechniques : un gâchis financier et des saisies inutiles

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Comme à chaque fête du Mawlid Ennabaoui, célébration de la naissance du prophète, les produits pyrotechniques envahissent les marchés du pays et les vendeurs « à la sauvette » pullulent aux quatre coins de la capitale. Ni les prix onéreux, ni les risques d’accident que représentent ces produits interdits par la loi, ne dissuadent les Algériens de les acheter.

En dépit d’une hausse de 50% des produits pyrotechniques par rapport à l’année dernière, ces produits rencontrent un franc succès, notamment auprès des enfants. En effet, les prix ont quasiment doublé cette année, allant de 800 dinars jusqu’à 6.000 dinars, en fonction du calibre du produit.

Malgré la dégradation du pouvoir d’achat des ménages malmenés par les hausses régulières des prix, notamment à l’approche de chaque fête, les Algériens se rouent sur les produits pyrotechniques qui coûtent de plus en plus chers. En effet, les ménages algériens se plaignent à longueur d’année de la cherté de la vie, notamment dans les grandes villes, ce qui ne les empêche pas d’acheter les produits pyrotechniques à des prix exorbitants.

A noter que même si on les voit le plus souvent à l’approche du Mouloud, les produits pyrotechniques sont commercialisés à longueur d’année et font leur apparition dans les stades de football et aux fêtes de mariage, et ce malgré leur prohibition, ce qui nous interpelle sur la provenance de ces produits et leur commercialisation. Comme tous les autres produits de large consommation touchés par la hausse des prix, ces produits n’échappent pas aux réseaux informels qui ont la main basse sur ce marché juteux.

Cet état de fait nous interroge également sur le contrôle des services des douanes et de la gendarmerie qui se targuent, à chaque fête du Mouloud, d’avoir saisi des quantités faramineuses de ces produits. En effet, la Gendarmerie nationale, la Direction générale de la sûreté nationale et les Douanes algériennes ont fait état d’une saisie de plus de 72 millions d’unités de produits pyrotechniques en 2018.

Malgré le travail de contrôle, il faut admettre que toutes ces saisies sont quasiment inutiles. Cela fait des années que les autorités de contrôle communiquent sur leur bilan des activités de  lutte contre la vente de ces produits, pourtant ils continuent à s’écouler sur la voie publique et en toute impunité.

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