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Brexit : la perspective d’un accord en novembre reste incertaine

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La perspective d’un sommet entre l’UE et Londres d’ici fin novembre pour sceller un accord sur le Brexit, restait toujours aussi incertaine lundi alors que le temps presse à moins de cinq mois de la sortie du Royaume-Uni.

Lors d’un point d’étape devant les ministres en charge des Affaires européennes des 27, le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a déclaré qu’un accord n’a « pas encore été trouvé », et que les « intenses efforts de négociation se poursuivent », selon un communiqué du Conseil de l’UE, l’institution qui regroupe les Etats membres.

Sans surprise, le principal problème reste l’absence de solution pour éviter une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du nord. Les Européens attendent une nouvelle proposition claire de la part de Londres.

Le gouvernement britannique, divisé sur le sujet, doit évoquer le Brexit lors d’une réunion mardi. La Première ministre Theresa May doit non seulement trouver un compromis soutenu par ses ministres mais il doit aussi être susceptible d’être voté par le Parlement.

Lundi, l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a critiqué sévèrement une nouvelle fois Mme May, dans le Daily Telegraph, l’accusant d’être « au bord de la reddition totale », et a appelé ses ministres à la mutinerie.

Vendredi c’est une figure des partisans du maintien dans l’UE, le ministre des Transport Jo Johnson (frère de Boris Johnson), qui avait démissionné, estimant que la proposition d’accord de retrait était « une terrible erreur » en appelant à un nouveau référendum.

L’UE espérait pouvoir avaliser un accord lors d’un sommet à la mi-octobre mais, en l’absence de percée sur le dossier irlandais, n’a pu que constater que davantage de temps était nécessaire. Or, l’UE et le Royaume-Uni ont besoin d’un délai avant la date prévue du Brexit le 29 mars 2019 pour pouvoir faire ratifier l’accord de retrait par leurs Parlements.

« Les négociations sont à un stade très critique et délicat. Une réflexion claire et ciblée est désormais nécessaire pour parvenir à un accord satisfaisant », a déclaré le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney, cité lundi dans un communiqué de son ministère.

Michel Barnier ne s’est pas adressé à la presse lundi matin à Bruxelles. Outre son récapitulatif des négociations devant les 27, il a rencontré le ministre irlandais en tête à tête. « Nous sommes déterminés à avoir un accord, un bon accord, nous pensons que c’est possible », avait déclaré Nathalie Loiseau, ministre française des Affaires européennes, en arrivant à la réunion lundi matin. « Il reste peu de temps », a-t-elle toutefois rappelé, à l’unisson de ses homologues européens.

Le secrétaire d’Etat pour le Brexit Martin Callanan, également présent à Bruxelles, a appelé à « ne pas se précipiter ». « Nous devons obtenir le bon accord », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas de signal positif » sur les propositions concernant l’Irlande, a rapporté le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. « J’espère que ce sera le cas dans les prochaines semaines », a ajouté le ministre, évoquant une échéance à Noël.

Pour les analystes d’Eurasia Group, en l’absence de percée d’ici mercredi, « May pourrait devoir attendre jusqu’au sommet déjà prévu des 13 et 14 décembre pour obtenir l’approbation de l’UE à un accord ». Reflet des incertitudes sur la perspective d’un accord rapide, la livre sterling était en forte baisse lundi matin, à 1,2852 dollar vers 12H00 (11H00 GMT) contre 1,2970 vendredi soir.

La difficile équation irlandaise, qui vise à protéger les Accords de paix de 1998, ne trouve pas pour l’instant de solution satisfaisant l’ensemble des parties. L’une des options serait de garder le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE, mais un tel arrangement implique pour l’UE d’en discuter les détails. Par exemple, sur la pêche, la question se pose d’un équilibre entre l’accès des produits de la mer britannique au marché du continent et l’accès de la flotte européenne aux eaux britanniques.

Afp

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