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Souhil Meddah, expert financier, « la bancarisation n’est pas un élément de marketing »

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Le P-dg de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et président de l’Association professionnelle des Banques et des établissements financiers (ABEF), M. Aboud Achour a déclaré hier, lors de son passage à la radio algérienne, que la masse monétaire en circulation était de 3 milliards de dinars avant la crise, alors qu’elle se situe aujourd’hui entre 600 et 1200 milliards de dinars. Il a également évoqué la masse monétaire hors circuit bancaire qu’il estime à 5.800 milliards de dinars, ainsi que du niveau de bancarisation qui, selon lui, s’est amélioré.

A ce propos, M. Souhil Meddah, expert financier et directeur général du cabinet RMG Consulting, une société spécialisée dans les services financiers, a indiqué que « le volume de la liquidité financière dans l’économie se mesure à travers le niveau de la croissance qui est, elle-même, tirée par la commande publique ».

Il a précisé qu’« à partir du moment où on a connu en amont des pertes sèches sur la fiscalité pétrolière qui n’a pas pu dégager les mêmes volumes enregistrés, que ce soit par rapport à la liquidité au niveau des banques ou par rapport au taux de couverture des dépenses via le Trésor public, le potentiel de financement des autres postes d’emploi, tels que la commande publique, les services ou encore la consommation se réduit ».

Interrogé sur les conséquences de la baisse des liquidités bancaires, M. Meddah a noté la baisse du rythme d’activité, du taux de croissance et du financement de tous les postes de dépenses, en raison de la réduction de la fiscalité pétrolière et de la fiscalité ordinaire.

Dans ce sens, il a également rappelé comme conséquence, la réduction de la liquidité, le manque de financement des postes de fonctionnement et le recours au financement non conventionnel qui est, selon lui, l’une des conséquences de la baisse drastique des prix du pétrole. Toutefois, le financement non conventionnel a été envisagé comme une solution au manque de liquidité, a-t-il expliqué.

Concernant l’effet sur les projets déjà planifiés, il a indiqué qu’ils doivent faire l’objet d’un crédit de paiement, par contre les petits projets risquent de faire l’objet d’un gel citant l’exemple du métro d’Oran.

Les budgets de fonctionnement de l’Etat ne sont pas non plus épargnés par la baisse des liquidités. A ce propos, M. Meddah a indiqué « en termes de fixation des budgets de fonctionnement, on doit tenir compte de la baisse de la liquidité et il fallait donc équilibrer les comptes progressivement, en faisant appel au financement non conventionnel », ajoutant « les effets vont durer dans le temps, mais s’il y a une hausse des ressource à travers une augmentation des prix de pétrole, il y aura automatiquement des ajustements à faire pour revenir à la situation initiale ».

Masse monétaire hors circuit bancaire

Notre interlocuteur a indiqué, à ce propos, que « si on parle des valeurs non bancarisées, cette espace est alimenté par le circuit ordinaire, mais si on va dans le commerce de détail et de gros, nous avons des sommes qui sont traitées directement. Cependant, ces masses-là reviennent en aval dans le circuit ordinaire, à condition qu’elles passent par les industriels, les producteurs et les institutions qui sont plus organisés ». Ajouter à cela l’effet de l’épargne, à savoir « la thésaurisation des valeurs non utilisées. Dans ces 5.000 milliards, vous avez des valeurs qui sont recyclées », a-t-il expliqué.

S’agissant de la bancarisation, M. Meddah a souligné que « la bancarisation n’est pas un élément de marketing. On ne peut pas attirer les épargnants avec des slogans, c’est à travers des mécanismes qui rendront obligation le paiement par chèque ou par virement de compte à compte ». La bancarisation passe également, selon lui, par e-paiement ainsi que par l’implication des institutions bancaires qui sont plus proches des clients.

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