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Planche à billets : est ce le bout du tunnel, ou juste, le report d’une échéance critique

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«Vu les nouvelles données économiques et l’amélioration de plusieurs indicateurs économiques, il est possible de renoncer au recours au financement non conventionnel à partir de janvier 2019 ou d’y recourir dans une moindre mesure par rapport à 2018», c’est ce qu’a annoncé Fayçal Tadinit Directeur Général de Trésor au Ministère des Finances, lors de la présentation du PLF2019 devant les parlementaires.

L’annonce ne semble pas avoir eu l’effet, proportionnel à sa contestation par le milieu financier et par les experts. Cependant depuis sa mise en œuvre, le recours au financement non conventionnel, fit couler beaucoup d’encre, et a soulevé l’ire des plus érudits dans le domaine.

Ils ont dénoncé l’aspect téméraire d’une  telle vision du fait, qu’activer la planche à billets sans contre poids industriel, économique, ne pouvait que conduire à une situation plus catastrophique, et complètement non maitrisable, sur tous les plans.

Or, au demeurant, plusieurs sons de cloches divergent à ce sujet

Pour les optimistes, l’Algérie a su surmonter la crise, en évitant l’endettement extérieur,  en réduisant le déficit budgétaire, et en maintenant les réserves de changes à un niveau acceptable. Ainsi, essentiellement grâce à la hausse des prix du baril, la voie empruntée par le gouvernement Ouyahia, pour contrer le choc financier, s’est révélée payante.

Ils estiment, que le choix de cette option s’était imposé, pour éviter une cessation de paiement éminente, et un an après, sur le plan financier,  la situation s’améliore, du fait que le gouvernement, maintien sa politique de soutien social, qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes dans la loi de finances 2019, et surtout que  les grandes réalisations et projets se poursuivent, à l’image des programmes de réalisation de logements.

Par ailleurs, pour les moins optimistes, les conséquences du  recours au financement non conventionnel, ne peuvent  se mesurer après une année et demi, seulement, et encore moins, lorsque les résultats de ce financement, sont essentiellement conditionnés par  une quasi- dépendance aux revenus pétroliers. Ils estiment que l’économie demeure fragile tant qu’elle sera dépendante de la manne pétrolière, et notamment lorsque les leviers économiques supposés être activités au début de la crise, ne l’ont pas été, et ce sur l’ensemble des secteurs retenus comme stratégiques. Ils dénoncent fortement le retard cruel accusé en matière de reformes profondes, destinées justement à remettre le pays sur les rails de la productivité et de la compétitivité. Nul besoin de rappeler que nous ne produisons pas le quart de ce que nous consommons.

Ils retiennent avec amertume, les différents échecs enregistrés dans cette voie, à l’image des multiples bancarisations qui n’ont pas abouti aux résultats escomptés, l’incapacité de venir à bout d’une manne financière informelle, qui met à genoux toutes les tentatives de redresser l’économie nationale, l’incapacité de gérer le système de consommation rythmé par les des hausses des prix  aussi chroniques qu’incontrôlables, et  qui désormais n’obéissent  qu’aux desseins hautement nocifs des barons de la spéculation, et des maitres de la « chippa ».

Pour toutes ses raisons, ils sont convaincus, que le choix du recours au financement non conventionnel, fusse t il obligé, ne représente, en absence d’une dynamique industriel, à même de créer de la valeur ajoutée, de la richesse et de l’emploi, qu’une dette grandissante, que l’Algérie payera tôt ou tard. Pour eux, l’embellie de la situation actuelle, n’est qu’un report de l’echeance.

 

 

 

 

 

 

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