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Djillali Tariket, PDG de CAGEX : «Les seules exportations pour lesquelles l’Algérie est compétente sont les hydrocarbures et certains minerais»

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Le PDG de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), Djillali Tariket a estimé ce dimanche 24 juin 2018, au sujet du savoir-faire des exportations, autant que métier, qu’ «en vérité c’est qu’on n’a jamais acquis le métier d’exportateur». Et que les seules exportations pour lesquelles l’Algérie est compétente, c’est bien les hydrocarbures et certains minerais comme le phosphate et les aciers».

S’exprimant ce matin sur les ondes de la radio chaîne 3, le PDG de CAGEX a indiqué dans le même cadre que «dans tous les métiers, il y a ce qu’on peut appeler les conditions d’emploi. Il y a des procédures, et il y a beaucoup de conditions à respecter, que ce soit du point de vue documentaire, de conformité des marchandises, pour prétendre exporter». 

M. Tariket a affirmé que «les raisons amenant des importateurs à rejeter des cargaisons de produits sont multiples et souvent liées à leur non-conformité avec les spécifications d’un contrat, dans ce cas, c’est l’acheteur qui refuse de prendre la marchandise, pour  des raisons d’ordre sanitaires, et à ce moment-là, ce sont les autorités du port au de l’aéroport du pays de destination qui refuserait la marchandise, parce qu’elle ne peut pas être commercialisée dans ce pays d’accueil».

Tout en rappelant que l’assurance des exportations, est basée sur l’«aléa» ou accident inattendu, M. Tariket a expliqué que la non-conformité n’est pas un «aléa», et selon lui c’est à l’exportateur algérien de faire en sorte que la marchandise qu’il exporte soit, en tous points de vues, conforme aux exigences de l’acheteur du pays d’accueil bien sûr», ajoutant que «s’il y a non-conformité, seule l’exportateur doit y répondre, et il n’y ni l’assurance ni une personne tierce».

En claire, a-t-il encore précisé, en cas de refoulement à la suite d’un accident (une situation qui ne peut pas se produire, d’après M. Tariket), «c’est à l’exportateur qu’incombe l’entière responsabilité des dommages causés et non pas à l’assurance, laquelle ne peut se manifester qu’en cas d’accident provoquant des dégâts aux produits exportés».

Concernant le rôle de la CAGEX, le même responsable a expliqué que celle-ci intervient dans deux cas. Il y a l’assurance transport, qui consiste à dédommager les pertes causées à une marchandise durant son acheminement, et le deuxième est l’assurance-crédit, consistant à assurer les créances de l’exportateur, c’est-à-dire, une situation où, une fois la marchandise expédiéeet bien reçu par l’acheteur, ce dernier pour plusieurs raisons l’acheteur refuse de s’acquitter du paiement de celle-ci.

Dans le même ordre d’idées, l’orateur a précisé que «la CAGEX joue un rôle de conseiller de l’exportateur, dès lors que celui-ci est en négociation avec un client étranger, afin de lui éviter, dit-il, d’avoir à subir les conséquences d’un impayé».

«Une centaine d’exportateurs sur les 500 potentiels a recours à l’assurance»

Interrogé sur le nombre d’exportateurs nationaux qui recourent à l’assurance d’exportation, M. Tariket a relevé que sur les quelques 500 exportateurs nationaux potentiels,«seule une centaine parmi eux a recours à l’assurance».

Toutefois, l’invité de la radio a noté que «le recours à la CAGEX est utile mais pas nécessaire», en estimant que «l’assurance-crédit est un efficace outil de prévention des risques contre des importateurs insolvables».

«On ne peut pas improviser une exportation»

M. Tariket a estimé qu’«En matière d’exportation, il faut s’organiser. On ne peut pas improviser une exportation». Parce que, a-t-il poursuivi «il y a d’abord une connaissance de l’environnement, national et international, ce qui est normal. Il y a des législations partout. Il y a des pays où pour des raisons sanitaires la marchandise ne passe pas, et à ce moment-là, il faut que nos exportateurs soient suffisamment alertes et avertis, de sorte à avoir  une connaissance parfaite de l’itinéraire. Et au-delà de toutes ces exigences, il y a également la logistique. Je connais des exportateurs qui ont disparus, parce qu’ils n’ont pas respectés les délais».

Sur les raisons de la faible présence de l’Algérie sur les marchés internationaux, en dépit des premières exportations effectuées durant les années 1970. Pour le PDG de CAGEX c’est une question d’«organisation et de cadre incitatif de la part de l’Etat». Ajoutant que «L’Etat algérien comme d’autres, joue un rôle de régulateur dans le domaine. Donc, l’Etat à travers toutes ses institutions, doit créer un cadre incitatif».

A ce propos, même s’il y a un travail qui a été fait, M. Tariket a estimé qu’«il y a un pas à faire, et un travail en profondeur». Et d’ajouter qu’«il ne faut pas qu’on soit naïf en cette matière, et il faut que nous ayons une génération d’exportateurs algériens et surtout en nombre».

Dans ce cadre, il a plaidé à ce que «l’entreprise soit le centre des préoccupations», tout en espérant voir naître des «entreprises exportatrices», parce que, selon lui «les entreprises algériennes ont été pratiquement toutes destinées marché national», à des exceptions près.

En outre, M. Tariket a estimé qu’on n’a plus le temps, il faut aller vers l’exportation rapidement et sans délai, et qu’il faut cesser de parler et passer à l’acte d’exporter.

Par ailleurs, le PDG de CAGEX a indiqué que la compagnie est à une propension de 15 milliards de Dinars de capitaux assurés à l’étranger.

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