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M. Mohand Saïd Beghoul, expert en énergie, « le baril peut dépasser les 80 dollars », suite à la décision de Trump

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Le président américain Donald Trump a tenu sa promesse de sortir de l’accord nucléaire iranien, en affirmant officiellement mardi dernier le retrait des Etats-Unis de cet accord signé le 14 juillet 215 à Vienne. Les marchés mondiaux ne sont pas restés indifférents à cette décision, notamment le marché pétrolier qui a enregistré une hausse des prix.

A ce propos, M. Mohand Saïd Beghoul, expert en énergie, a indiqué que « c’est une décision qui va durer des années.  Cette décision de Trump n’est pas une décision conjoncturelle, elle va durer  au moins trois ans automatiquement l’augmentation du baril va suivre ».

Il a précisé que « président américain a donné un délai de 6 mois aux Européens qui ont investi en Iran. Les compagnies doivent quitter l’Iran d’ici le mois de novembre 2018, puisque dans 6 mois les sanctions commencent à tomber »., ajoutant « d’ici 6 mois, le baril peut tourner autour de 77 et 78 dollars ».

Dans ce sens, M. Beghoul pense qu’« à partir de l’entré en vigueur des sanctions américaines en novembre, le baril peut dépasser les 80 dollars, parce qu’il y aura un déficit sur le marché, les exportations iraniennes vont chuter, ce qui donnera un déficit de 1,5 à 2 millions de barils/jour », poursuivant « ce gap seront automatiquement récupérer par l’Arabie Saoudite ». Dans ce cas, les pays de l’OPEP et les non-OPEP menés par la Russie risque de demander la révision des quotas.

S’agissant de la réaction de l’Iran à ce retrait, l’expert a indiqué que « l’Iran exporte aujourd’hui exporte 2,2 millions de barils/jour, avec le retour des sanctions, l’Iran exportera mois, il y aura en quelque sorte un embargo », précisant « l’Arabie Saoudite a des capacités disponibles de 2 millions de barils/jour ».

Autre conséquence de la décision du président américain sur l’Iran,  concerne les pays importateurs du pétrole iranien, qui, solen M. Beghoul, « vont commencer à chercher une alternative, notamment la Chine qui est le premier client de l’Iran ».

Interrogé sur le rôle de l’Algérie, notre expert a souligné que « l’Algérie n’a pas les capacités excédentaires et disponibles et nous avons une production qui en chute », ajoutant « l’Algérie n’a aucun rôle ».

S’exprimant sur la réaction desproducteurs de schiste aux Etats-Unis les Américains, M. Beghoul  a indiqué qu’« ils ont toujours essayé de récupérer toutes les parts de marché cédées par l’OPEP dont fait partie l’Iran qui produit environ 4% de la production mondiale », ajoutant « dans ce cas, si l’Iran est pénalisée, le déficit de l’offre va être une dispute entre l’Arabie Saoudite qui a environ de 2 millions de barils/jour de capacités disponibles et les compagnies américaines de schiste qui vont en profiter pour augmenter leur production ».

Notre interlocuteur a rappelé que la production de schiste aux Etats-Unis a atteint 10,6 millions de barils/jour, expliquant au passage, que « s’ils augmentent leur production, ils vont un peu empêcher les prix du baril d’augmenter. Il y a donc un équilibre entre la production américaine qui augmente d’un côté, à la défaveur des prix, et de l’autre côté, il y a le déficit iranien ».

L’Iran n’a pas d’autre choix que de sortir de l’accord OPEP-Non OPEP sur les quotas de production. Ce qui risque de produit un « effet d’entrainement », selon notre interlocuteur, poursuivant « d’ici 2020, les puits de pétrole de schiste vont commencer à décliner, à cela s’ajoute la baisse de la production du Venezuela d’environ 50%. Ce qui va accentuer le déficit de l’offre sur le marché ».

Achat de la raffinerie d’Augusta par Sonatrach

Sonatrach a signé hier à Rome un accord avec la société un accord avecEsso Italiana, une filiale à 100% du groupe américain ExxonMobil, pour l’achat de la raffinerie d’Augusta située en Sicile. Cette raffinerie a coûté a Sonatrach 570 millions de dollars.

Beghoul s’est interrogé sur les raisons qui ont poussé Exonmobil a céder cette raffinerie, sachant qu’elle est très ancienne et située dans une zone sismique.

A propos du coût de cette acquisition, M. Beghoul a indiqué que « ce n’est pas un grand coût, puisque le coût d’une bonne raffinerie tourne autour de 4 milliards de dollars », ajoutant « la production de cette raffinerie est d’environ 9 millions de tonnes/an, ce qui est pas mal en termes de volume. Les cinq raffineries de Sonatrach en Algérie produisent 24 millions de tonnes », touten se demandant si on a suffisamment de pétrole à raffiner si la raffinerie sera utilisée à plein capacité. Ces interrogations font dire à notre expert qu’on va faire du raffinage pour d’autres pays. En effet, notre interlocuteur pense qu’on ne peut pas faire tourner cette raffinerie d’Augusta à plein régime.

Par ailleurs, M. Beghoul a soulevé la question de l’adaptation de cette raffinerie aux caractéristiques du pétrole algérien qui est très léger.

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