Accueilla deuxLa diplomatie économique : un outil pour conquérir les marchés

La diplomatie économique : un outil pour conquérir les marchés

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« La diplomatie économique est un concept récent dans le discours politique. On peut parler de diplomatie économique dans la mesure où on peut considérer que la politique étrangère sert les intérêts de la nation », a déclaré ce jeudi M. Rahabi Abdelaziz, ancien ministre de la Culture et de la Communication et Directeur de recherche à Euromed, lors d’un séminaire sur la diplomatie économique, organisé à l’Ecole supérieure algérienne des affaires.

Il a indiqué que « la politique étrangère n’est pas un concept vague, c’est une diplomatie, une défense nationale et une économie. La diplomatie n’est qu’un outil de la politique étrangère. Nous avions une économie de type coloniale dans la mesure où tous ce que nous produisions, était destiné à l’économie française, essentiellement tournée vers la satisfaction des besoins de la Métropole », ajoutant «après la nationalisation des hydrocarbures, l’Algérie s’est tournée vers les pays de l’Est de l’Europe qui étaient nos alliés et c’était une diplomatie économique de crise ».

Dans ce contexte, « l’Etat a organisé cette diplomatie économique avec les pays de l’Est en créant des comités scientifiques et techniques et l’Etat était le seul opérateur économique qui créait et distribuait la richesse. L’Etat n’arrive plus à  se départir de cette politique, alors que c’est l’entreprise qui crée de la richesse », a-t-il souligné.

Il a rappelé que «nous avions organisé notre diplomatie économique dans un cadre institutionnel interétatique, dans le sens où la coopération économique se discutait entre les Etats, dans un cadre bilatéral. Ce système nous a bien servi, puisque le volume des produits exporté à cette époque par l’Algérie est 7 fois supérieur à celui de 2017. Et nous avons exporté dans le cadre du remboursement de la dette ».

Il a souligné le paradoxe de la volonté du pays à exporter, en précisant que « nous sommes dans un pays où, pour exporter, il faut importer, notamment des intrants. Pour exporter, il faut d’abord satisfaire le marché national, dégager des excédents et être compétitif, avoir le coût de l’énergie faible, ne suffit pas pour faire un produit compétitif », ajoutant « le prix de l’essence est  20% inférieur à son coût réel ».

Il a précisé «nous transformons 10% de nos produits agricoles, alors que l’Espagne a atteint 80% », poursuivant « nos entreprises sont peu internationalisées ».

Évoquant le discours de certains chefs d’entreprises du pays à conquérir le marché africain, M. Rahabi a indiqué que « l’Afrique n’est pas un marché facile, c’est un marché qui est déjà pris, notamment par les Italiens et les Tunisiens et nous n’avons pas un cadre légal, car la plupart des pays africains ont constitué dans des zones économiques, telles que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et comme nos produits ne sont pas compétitifs, il est difficile d’exporter dans ces pays ».

Concernant le rôle des ambassades, le conférencier a précisé qu’ «ils peuvent informer sur le marché local et sur les principaux opérateurs ».

De son côté, M. Farid Benyahia consultant et expert économique a insisté sur le rôle de l’industrie militaires dans le développement économique, en citant l’exemple de  « la Turquie qui a 1.700 entreprises travaillant pour l’industrie militaire et l’Iran 600 entreprises ».

Abordant la situation économique actuelle du pays, Il a indiqué que «l’Algérie est un pays plus gazier que pétrolier. Nous avions atteint notre pic de production entre 2005 et 2006 où nous avions vendu 1,5 millions de barils. Rappelant que le marché du gaz est très difficile à saisir, compte tenu du nombre important de pays exportateurs de gaz », ajoutant « depuis 2010, le secteur industriel avait demandé 20 milliards de dollars dont 77% pour l’assainissement financier ».

Pour sortir de la crise, il recommande, entre outre, « d’avoir des entreprises plus compétitives par l’innovation et d’associer les entreprises publiques avec des entreprises étrangères privées, financées par des banques privées locale ».

Il plaide également pour un nouveau modèle de croissance qui passe par un renforcement du marché des capitaux, la création d’un fonds souverain pour acquérir des entreprises à fortes valeur ajoutée et de haute technologie ».

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