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Le 4eme CIHN France-Algérie : une « mise en musique »

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Organisée jeudi à Paris, la 4eme session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN) est apparue à la fois comme une « mise en musique » des accords passés entre les deux chefs d’Etat lors de  la courte visite officielle du président français la veille en Algérie et comme une préparation de sa visite d’Etat plus longue d’ores et déjà prévue dans le courant 2018.

Le Premier ministre algérien, M. Ahmed Ouyahia, qui s’est exprimé devant la presse à l’issue de la session, a lui-même replacé le CIHN dans la continuité du « partenariat d’exception » noué entre les deux pays depuis 5 ans. « Il vient couronner beaucoup de résultats positifs de l’année 2017 », a-t-il dit, notamment la visite en Algérie de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le COMEFA de novembre qui a vu la signature d’accords importants, et la visite de mercredi. Pour l’avenir, a-t-il poursuivi, « nous avons deux poids sur les épaules » : préparer le document-cadre pour les cinq années à venir, faire avancer les dossiers et réaliser des percées dans la coopération pour préparer les résultats qui sanctionneront la prochaine visite d’Etat du président Macron en Algérie ».

Edouard Philippe, le Premier ministre français, a parlé de « la volonté partagée de développer le partenariat d’exception ». « Nous le ferons résolument, sérieusement et je dirai avec une forme d’enthousiasme », a ajouté M. Philippe, qui n’est pourtant pas coutumier des phrases lyriques.

Trois sujets étaient au programme des discussions entre les deux délégations composées des chefs de gouvernement et de nombreux ministres des deux côtés : la formation et l’emploi des jeunes, la paix et la sécurité en Méditerranée et dans le Sahel, le partenariat économique. Onze accords ont été signés au cours de la session concernant l’industrie, la culture, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, la santé, les PME (voir encadré).

Coopération économique

Philippe a indiqué que la réflexion sur l’instrument d’investissement, annoncé la veille par le président Macron à Alger, avait commencé, même si sa mise en place, peut-être sous forme d’un fonds d’investissement, prendra « un petit peu de temps ». Il permettra notamment aux PME de venir en Algérie et aux entreprises algériennes de s’implanter en France.

Formation et emploi des jeunes

En réponse à une question sur la circulation des personnes entre les deux pays, régie par l’accord de 1968, le Premier ministre algérien a indiqué qu’un document annexe est en préparation sur le statut des jeunes qui viennent en France pour des stages professionnels, car ils ne sont ni étudiants, ni salariés. Il s’est déclaré satisfait de l’accord de 1968 et des protocoles réguliers de mise à jour.

Terrorisme et sécurité

Le premier ministre français a souligné la nécessité d‘un « travail collectif, conjoint, en confiance » dans la lutte contre le fléau du terrorisme. Il a insisté sur le « rôle fondamental » de l’Algérie pour la sécurité dans la région du Sahel face aux « menaces communes ». M. Ouyahia a de son côté souligné les « efforts considérables » déjà consentis, en matière financière ou diplomatique, pour assurer la stabilité au Mali et dans les autres pays du Sahel.

La question de la « mémoire » a également été abordée par les deux chefs de gouvernement. M. Ouyahia s’est félicité des deux mesures annoncées la veille par le président Macron : la restitution des restes de résistants algériens au XIXe siècle, la disponibilité des archives administratives françaises relatives à l’Algérie. « En matière de mémoire, les choses ne sont pas simples, sinon elles auraient déjà été soldées. Mais il y a une volonté partagée de trouver des solutions à même de satisfaire les deux peuples », a dit le Premier ministre algérien. M. Edouard Philippe a affirmé que la France « regardait le passé droit dans les yeux mais voulait construire un avenir commun marqué de très belles opportunités ».

Le CIHN a été institué par la Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre l’Algérie et la France, signée en décembre 2012, par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. Il se réunit régulièrement, généralement une fois par an, au niveau des premiers ministres, tantôt à Paris, tantôt à Alger. Ces rencontres intergouvernementales sont préparées par des réunions du COMEFA (Comité économique franco-algérien) au niveau des ministres chargés des affaires étrangères et de l’économie de chaque pays.


Les 11 accords signés au CIHN

  • Convention de partenariat relative à la création de filières de formation d’excellence dans les métiers de l’énergie, de l’électricité et des automatismes industriels (accord tripartite « Schneider Electric).
  • Déclaration d’intention entre le groupe PSA, le Ministère algérien de la Formation et de l’Enseignement professionnels, et le Ministère français de l’Education nationale, portant sur la création à Oran d’un centre de formation dédié aux métiers de l’automobile.
  • Convention cadre relative au Réseau mixte des écoles (RME)
  • Convention cadre relative au Réseau mixte franco-algérien « langue française et expression francophone » (LaFEF)
  • Protocole d’accord entre le groupe Sanofi Pasteur et le groupe Saïdal pour la production de vaccins
  • Protocole de coopération CEIMI-CPME (confédération française des PME)
  • Protocole d’accord pour la création d’une société mixte entre l’Office algérien inter-professionnel des céréales (OAIC) et le groupe français Axéréal
  • Protocole d’accord entre IPSEN et ISLY Holding pour les produits oncologiques

En matière de culture :

  • Reconduction de la convention entre CNL algérien et CNL français pour 2018-2020
  • Accord de coopération entre ISMAS et l’ERAC (école régionale d’acteurs Cannes-Marseille)
  • Convention annuelle d’application entre ISMAS et l’ERAC pour la période 2017-2018
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