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La spéculation sur les prix de la semoule fait gagner aux barons plus d’1 milliard de dollars

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Le président de l’Association de la protection et de l’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi a indiqué, lors de son passage, ce dimanche, au Forum d’El Moudjahid, que « la spéculation sur les prix de la semoule fait gagner aux barons plus d’1 milliard de dollars de recettes », en ajoutant que « et ce, seulement en écoulant ce produit subventionné par l’Etat, à un tarif supérieur de 50% par rapport à son prix réglementé ».

Il a également signalé que « toutes les marques privées ne respectent pas la réglementation en vigueur ». « Pourtant, poursuit-il, ce dernier est fixé conformément au décret exécutif 07-402 daté du 25 septembre 2007, à 900 DA pour la semoule normale de 25 kilogrammes et à 1000 DA la semoule raffinée de 25 kilogrammes ».

Toutefois, Zebdi a précisé que « les Barons ne laissent aucune trace, les factures sont établies sur la base de prix réglementés. D’où l’utilité d’une enquête économique plus approfondie à diligenter par les services habilités, notamment les directions de la répression des fraudes. ».

« Malgré ces précautions, tient-il à insister, nous détenons des preuves, comme des vidéos compromettantes et des témoignages, sur des transactions illégales entre quelques commerçants et des grossistes »

Il a, en outre, tenu à déclarer que « l’argument avancé au sujet des frais de transport de la marchandise, que supportent grossistes ou détaillants, ne tient pas la route, car celui-ci est pris en charge intégralement par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) ».

L’invité du Forum ne cache pas aussi « le fait que cette spéculation est connue de tout le monde, mais face à toute l’adresse dont font preuve les maillons de la chaine de commercialisation, il est difficile pour les organismes de contrôle et de répression des fraudes, de passer au volet répressive », en faisant également savoir que « la lourdeur de l’amende à infliger aux commerçants contrevenants, pouvant atteindre les 500 000 DA, rend les-dit organismes plus réticents à agir. ».

Enfin, Zebdi a regretté que « Bakhti Bélaib, feu ministre de Commerce, ne soit plus de ce monde, sinon il aurait accordé à cette opération la considération requise », en ajoutant « nous comptons, quand même, sur l’apport énergique de MrTebboune , notamment pour apporter quelques modifications au décret exécutif 07-402 ».

Délai de trois semaines aux commerçants pour écouler le stock actuel

« C’est justement dans un souci sensibilisateur, tient-il à ajouter, que nous allons lancer une campagne à compter du 1er février, visant comme premier produit, la semoule, laquelle campagne a déjà mobilisé l’Union général des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) et l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), en sus de 20 associations locales ».

Détaillant son action, le président de l’Apoce dira qu’ «elle sera basée sur l’action de proximité auprès des commerçants, car c’est au niveau de ces derniers que la spéculation soit la plus visible. Nous leur donnons, ainsi, 3 semaines pour épuiser le stock actuel, ce délai achevé, il faudrait qu’ils vendent conformément au prix réglementé».

N’écartant pas le retour de manivelle, il a souligné que « oui, on s’attend à des conséquences négatives, dont le stockage citoyen de la marchandise et l’épuisement du produit. Mais, rassure-t-il, c’est à partir de ce cas, que, espérons-le, les instances compétentes vont réagir, se demandant surement ou est passé la production annuelle, estimée à 18 millions de tonnes. ».

Quelques propositions

En conclusion, l’hôte du forum d’El Moudjahid a proposé de « plafonner la marge bénéficiaire pour les produits de large consommation, comme les légumes, les fruits saisonniers, la tomate, le café, et céréales ». Aussi, il a émis le vœu que « si jamais la sensibilisation échoue, il faut prévoir de lever partiellement la subvention des produits concernés, sur la base d’une fiche technique élaborée en concertation ».

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