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Mustapha Zebdi, président de la Fédération nationale d’orientation et de protection du consommateur et de son environnement (APOCE) à Algérie-Eco : «Les marchés informels existeront tant qu’il n’ya pas de construction de marchés de proximités »

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Algérie-Eco : L’émeute qui a éclaté dans la nuit de samedi à dimanche dernier à Annaba, suite à l’intervention des forces de police pour déloger des vendeurs informels installés sur les trottoirs, fait rebondir encore une fois le problème de l’informel et nous rappelle combien la gestion de ce dossier est difficile et à la recherche de moyens d’intégrer les commerçants informels dans les circuits formels.

MZebdi : Le problème des marchés informels n’aura aucune solution tant que les autorités locales c’est-à-dire les communes, les Daïras et wilayas ne se mettent pas à construire des marchés de proximité. On l’a dit depuis le lancement de l’opération d’éradication des commerces informels en 2012 au temps de l’ancien ministre, Mustapha Benbada. On a remercié juste après le lancement de l’opération le ministère mais un mois après, on a signalé que le grand problème réside dans l’absence des marchés de proximité. C’est vrai que depuis, et selon les chiffres officiels, car ça reste à confirmer, 1000 commerces informels ont été éradiqués.

Pouvons-nous dire alors que le ministère du commerce qui est confronté au dossier depuis des décennies et que les mesures qu’il a annoncées depuis 2012 au moins, n’aboutit pas totalement pour les seuls motifs que vous venez de citer. Ou bien y a-t-il d’autre raisons ?

Bien sûr qu’il y a d’autres paramètres. Il faut dire que malgré les risques et les nuisances qu’ils génèrent, les marchés informels sont une aubaine pour les consommateurs qui y trouvent des produits à des prix qui leur conviennent. L’opération d’éradication des marchés parallèles et le retard accusé dans la réalisation des marchés de proximité, a provoqué une hausse des prix des produits alimentaires de base.

Il y a les marchés ambulants qui poussent comme des champignons, vu la crise qui augmente, pourquoi parce qu’ils trouvent les acheteurs plus que le commerçant qui est installé dans un marché, il faut dire la vérité. Le consommateur, vu son pouvoir d’achat qui se dégrade, préfère acheter chez le marché ambulant pour les prix raisonnables et plus accessibles pour les petites bourses. A ce titre, le retour du marché informel serait une échappatoire pour de nombreuses familles algériennes qui ont du mal à remplir leur couffin.

 Je parle ici des fruits et légumes. Pour les autres produits alimentaires, on sensibilise toujours le consommateur à éviter l’informel pour sa santé car la rupture de la chaîne de froid lors de la conservation des produits alimentaires serait à l’origine de l’amplification des intoxications alimentaires durant le mois de Ramadhan.

Donc on recommande toujours  aux consommateurs d’acheter en dernier les produits périssables à l’image de la viande (en particulier la viande hachée) et autres produits laitiers, pour éviter qu’ils ne se périment pendant le trajet.  Il faut don un circuit de commercialisation rigoureux et bien contrôlé.

Votre association reçoit les plaintes et doléances des consommateurs. Peut-on connaitre le nombre de ce dernier surtout en ce mois de Ramadhan ?

L’Algérien dépense 50% de plus lors du mois de Ramadhan. Donc les plaintes et les requêtes déposées au niveau de notre fédération dépassent les 40 par jour. Je parle ici de la première et deuxième semaine du mois de ramadan car toutes les requêtes concernaient la hausse des prix. Durant les deux dernières semaines du mois de Ramadhan, généralement le consommateur s’oriente vers l’achat des habilles. Là aussi les prix sont excessifs par rapport à l’année passée, où ils ont augmenté de 30%. Bien sûr la raison principale c’est la dépréciation du dinar.

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