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L’Ambassadeur du Japon en Algérie, Mr Masaya Fujiwara : « Nous discutons de la création d’un nouveau comité mixte public-privé »

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A l’occasion du 55è anniversaire des relations diplomatiques algéro-japonaises, son Excellence M. l’Ambassadeur du Japon en Algérie, Masaya Fujiwara, est revenu, dans cet entretien qu’il nous a accordé, sur les relations commerciales ente les deux pays.

Algérie-Eco : A combien s’élèvent les échanges commerciaux entre les deux pays en 2016 ?

Mr Masaya Fujiwara : En 2016, d’après nos statistiques les échanges commerciaux entre l’Algérie et le Japon s’élevaient à 400 millions de dollars. Mais malheureusement, c’est une tendance qui est à la baisse, car le volume des échanges bilatéraux dépassaient 1 voire même 2  milliards de dollar. A cause de différents facteurs, le volume commercial entre les deux pays a tendance à diminuer. Toutefois, l’Algérie reste le 4è partenaire africain du japon, et nous souhaitons que le commerce entre les deux pays soit réactivé dans les années à venir. Le Japon importe de l’Algérie principalement du pétrole et du gaz, notamment depuis le séisme de 2011 qui a frappé l’Est du Japon, nous avons augmenté les importations de gaz en provenance de l’Algérie.

Mais environ 80 % de nos importations d’hydrocarbures proviennent des pays du Golfe, mais nous sommes en train de diversifier nos fournisseurs, surtout pour le gaz. Du Côté des exportations, le Japon exporte vers l’Algérie de l’acier, des véhicules et des équipements médicaux. En 2016, le Japon a exporté pour 60 millions de dollars en acier vers l’Algérie et 30 millions de dollars pour les véhicules.

Quel est le secteur qui domine ces échanges ?

Au Japon, l’automobile occupe une place importante. Et pour les constructeurs japonais, le marché algérien est très important, deuxième marché en Afrique après l’Afrique du Sud. Avant l’introduction des licences d’importations sur les véhicules, les marques japonaise occupaient plus de 10% du marché automobile algérien. Plusieurs constructeurs automobiles japonais, comme Nissan, Suzuki Toyota envisagent de construire des usines de montage en Algérie. Ils ont déjà présenté leurs projets au Ministère de l’Industrie et des Mines, ils attendent les autorisations pour lancer la construction des usines, ce qui peut être un nouveau partenariat gagnant-gagnant pour les deux pays. Nous espérons que le commerce et les investissements dans s autres secteurs, comme les équipements médicaux et électroniques soient réactivés à l’avenir.

Combien d’entreprises japonaises sont présentes en Algérie et dans quel domaine d’activité?

Les entreprises japonaises présentes en Algérie sont une vingtaine, comme la société JGC Algeria, spécialisée dans les hydrocarbures, qui est très active depuis les années 1970. Elle a construit la première raffinerie d’Arzew. JGC a aussi crée une joint-venture avec Sonatrach, HEYPROC, qui est spécialisée dans le transport maritime des produits pétroliers. Les entreprises japonaises ne voient pas la règle 49/51 régissant les investissements étrangers en Algérie comme une difficulté. Mais le plus difficile pour ces entreprises c’est de trouver un bon partenaire algérien, et nous essayons de renforcer le partenariat entre les entreprises algériennes et japonaises. L’année dernière, l’ambassade a pris la décision de créer un club d’affaire « Algérie-Japon Business Club », qui fonctionne comme un catalyseur entre les entreprises des deux pays. Ce Club a organisé mercredi dernier en collaboration avec la Chambre Algérienne du Commerce et d’Industrie (CACI), la première journée  d’information sur le Japon. C’était un grand succès pour nous, car il y avait presque 150 représentants, dont celui de JETRO qui est une organisation publique chargée de la promotion du commerce et de l’investissement.

L’industrie automobile du japon est intéressée par l’installation d’usines de montage en Algérie. A quel stade en sont ces projets ?

D’après les entretiens que nous avons eus jusqu’à présent, le gouvernement algérien est en train de revoir le cahier des charges pour l’installation d’usines d’assemblage, et nous avons constaté que le cahier de charges est à sa dernière phase. Dès sa finalisation, nous espérons que les entreprises japonaises vont démarrer l’installation des usines de montage. L’entreprise TOYOTA a mis en place un système de production dénommé KAIZEN, mot japonais qui signifie amélioration, qui permet d’améliorer la qualité et la productivité. Cette culture industrielle du Japon peut contribuer à la diversification de l’économie algérienne. J’aimerais ajouter que le Japon organise régulièrement une conférence internationale TICAD sur le développement de l’Afrique. L’année dernière, la 6è conférence a été organisé au Kenya.

A combien s’élèvent les investissements du Japon en Algérie ?

Je n’ai pas le chiffre précis, mais les investissements du Japon en Algérie sont assez faibles. Mais le Japon a investit dans la création d’entreprises en Algérie, comme JGC Algeria qui emploie environ 300 personnes et l’entreprise HEYPROC. Le Premier Ministre japonais, M. Shinzo Abe a annoncé une enveloppe de 30 milliards de dollars d’investissements en Afrique sur une période de 3 ans, et nous avons déjà investi 5 milliards de dollars.  Le volet le plus important de cet investissement porte sur le développement d’infrastructures, comme les ports, l’électricité, les routes, le transport et l’énergie, qui sont la base d’une industrialisation.

Que pensez-vous du climat des affaires en Algérie ?

L’organisation patronale du Japon, KEIDEREN, a mené une enquête sur le climat des affaires en Algérie. Les entreprises japonaises font face à la bureaucratie, impossibilité de transférer des devises et une réglementation complexe et imprévisible qui change souvent. Elles souhaitent plus de transparence. Les deux gouvernements sont en train de négocier un nouvel accord d’investissement, dont la 2è phase a été lancée la semaine dernière. Nous espérons arriver à un accord le plus tôt possible, ce qui peut être encourageant  pour les entreprises japonaises. Nous discutons aussi de la création d’un nouveau comité mixte public-privé, et comme nous fêtons cette année le 55è anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, nous souhaitons concrétiser cette idée d’un comité mixte cette année.

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