La Côte d’Ivoire pays hôte des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), compte parmi les importants pays membres ayant bénéficié du soutien de la BAD pour financer des projets structurants, notamment dans le fameux Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA) dont les retombées socioéconomiques peuvent inspirer d’autres Etats du continent.
A la veille de l’ouverture officielle des travaux des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), prévues ce lundi et jusqu’au 30 mai, un groupe de journalistes africains a été convié à visiter les différentes parties de ce projet de transport urbain structurant visant à réduire considérablement la congestion urbaine dans la capitale économique du pays à Abidjan et vise à permettre au pays de faire croître son PIB de 1,5% par an.
En absorbant l’important trafic routier notamment sur l’axe reliant Yopougon au port d’Abidjan, ce projet a transformé toute cette ville en lui ouvrant des perspectives d’être la porte d’entrée non seulement pour le pays mais aussi aux voisins du nord qui n’ont pas accès à la mer.
Approuvé en 2 phases (2016-2018), ce projet a été financé à 74 % par la BAD à hauteur de 567,7 millions d’euros et soutenu par l’agence japonaise de coopération (JICA) par un budget de 118,76 millions d’euros.
Le PTUA c’est plus de 88 km de voies rapides d’autoroutes aménagées et ouvertes à la circulation en 2024, avec la rénovation de 89 carrefours. L’ensemble d’infrastructures permet de fluidifier le trafic, d’améliorer l’accessibilité et la mobilité urbaine, contribuant aussi à l’amélioration des conditions de vie des populations d’Abidjan et de réduire les accidents de circulation.
Le PTUA est considéré, par ses initiateurs, comme une véritable révolution des transports urbains de la capitale économique ivoirienne en dotant la ville d’autoroutes express aménagées, de stations de péages dotées de tous les services et de carrefours rénovés, dont des échangeurs et des ponts suspendus pour garantir la fluidité et la décongestion des principaux axes routiers.
Le 4e Pont d’Abidjan (1400 m), joyau architectural reliant la région du Plateau à Yopougon, a permis de réduire le temps de trajet de 3 heures à 10 minutes, décongestionnant ainsi les axes historiquement saturés.
En plus des infrastructures physiques installées, le PTUA a donné lieu à l’intégration d’importants investissements environnementaux et institutionnels, devant permettre d’éviter 904.000 tonnes d’émissions de CO, chaque année d’appuyer les efforts de l’autorité de régulation du trafic de la ville, et de renforcer les capacités opérationnelles de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) pour lutter contre les activités illégales, notamment dans le parc naturel du Banco.
Ce projet a permis de mettre en place un système de transport intelligent déployé dans la ville avec l’installation des radars de circulation et des feux de signalisation synchronisés sur les principaux carrefours et sont pilotés depuis un centre de commandement intégré.
Ce projet a permis aussi de reloger plus de 29 000 ménages, avec la récupération des centaines d’hectares de terrains tout en mettant l’accent sur l’intégration socio-économique des populations concernées et la protection des zones fortement exposées aux phénomènes d’inondations et autres catastrophes naturelles.
Soutenu par la BAD dans le cadre de sa stratégie « High 5 », dans une approche intégrée du développement combinant infrastructures, environnement et capital humain, ce projet peut être réellement un modèle de réalisation pouvant servir d’autres métropoles africaines.
« Le PTUA est bien plus qu’un projet routier. C’est un levier pour l’emploi des jeunes, la résilience climatique et l’intégration régionale. La BAD a su transformer nos défis en opportunités », ont souligné les responsables ivoiriens présents lors de la visite, assurant que la collaboration avec la BAD ainsi que d’autres partenaires est avantageuse et peut inspirer d’autres pays africains en quête de financement pour soutenir leurs projets structurants.
Selon les données fournies à l’occasion, les engagements du Groupe de la Banque africaine de développement envers la Côte d’Ivoire sont en croissance continue et ont plus que quintuplé entre la période de 2015 à 2024, passant de 460 millions de dollars en 2015 à 3,1 milliards de dollars en 2024.
Ces investissements couvrent divers secteurs : transports, énergie, agriculture, santé, éducation, eau et assainissement, gouvernance, technologies de l’information et de la communication, industrialisation, climat et développement des compétences.