Les cours de l’or noir ont terminé en hausse vendredi, à l’approche de la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) et en plein pourparlers entre Washington et Téhéran.
En petite baisse au début de la séance, le pétrole a nettement reculé après que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 50% sur les produits importés de l’Union européenne (UE), avant de se reprendre.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a finalement gagné 0,53% à 64,78 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a pris 0,54% à 61,53 dollars.
Globalement, « le marché du pétrole reste tiraillé entre deux feux », résume auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
D’un côté, les prix sont lestés par « l’impact des droits de douane sur la croissance de la demande de pétrole » et les réintroductions de barils de l’OPEP+ plus importantes qu’attendu en mai et pour juin, souligne l’analyste.
L’OPEP+ doit décider la semaine prochaine de sa production pour juillet, avec des rumeurs de presse contradictoires sur ce que va faire le cartel.
Officiellement, le groupe justifie ses hausses par un marché équilibré et des réserves mondiales à un niveau faible, mais « cette explication est accueillie avec scepticisme », explique Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management, notamment au vu d’inquiétudes sur la demande liée à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Officieusement, l’Arabie saoudite chercherait à mettre la pression sur les membres du cartel qui ne respectent pas leur quota de production, et pourrait également vouloir faire plaisir à Donald Trump, qui avait explicitement demandé à l’OPEP de produire davantage à l’occasion d’une intervention en visioconférence au forum de Davos.
De l’autre côté, les cours de l’or noir sont soutenus par « l’inquiétude quant à la possibilité qu’Israël attaque les installations nucléaires Iraniennes, ce qui entraînerait une plus grande concurrence au Moyen-Orient », explique Andy Lipow.
L’Iran et les États-Unis se sont par ailleurs retrouvés à Rome vendredi dans le cadre du cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire Iranien.
La rencontre s’est achevée « avec quelques progrès mais non concluants » selon la médiation omanaise, au moment où les négociations semblent buter sur la question de l’enrichissement d’uranium.
AFP