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Algérie : Le projet de phosphate intégré sera réalisé en efforts propres sans recours à un partenaire étranger

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Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a donné samedi 16 novembre le coup d’envoi de deux projets stratégiques visant à transformer l’Algérie en un acteur majeur dans l’industrie des fertilisants et à renforcer sa sécurité alimentaire.

Ces projets, situés à Bled El Hadba (Tébessa) pour la mine de phosphate, et à Oued Keberit (Souk Ahras), pour le complexe de transformation et de production de fertilisants azotés et phosphatés, s’inscrivent dans le cadre du projet de phosphate intégré.

Ce dimanche, sur les ondes de la radio chaîne 3, la directrice centrale au Groupe Sonatrach, Nadia Benyoussef, est revenu en détails sur ces deux projets, qui permettront de produire, notamment l’acide sulfurique, l’acide phosphorique et l’ammoniac, estimant qu’ils permettront d’atteindre l’autosuffisance en matière de production de fertilisants agricoles et assurera des milliers d’emplois pour les jeunes de la région.

Mme Benyoussef estime que « les deux chantiers de ce projet d’envergure constituent deux leviers majeurs et une pierre angulaire pour l’autosuffisance de l’Algérie en matière de produits fertilisants agricoles nécessaires pour booster l’agriculture et garantir cette sécurité alimentaire ».

Outre la sécurité alimentaire qu’offre la richesse induite par ce mégaprojet, les deux projets « assureront des milliers d’emplois pour les jeunes de la région », a-t-elle indiqué, précisant que « la réalisation et l’exploitation des deux réserves permettront le recrutement de dizaines de milliers de travailleurs ».

Dans le détail, la directrice centrale à Sonatrach a fait savoir qu’au moins 12 000 postes d’emploi directs pour la réalisation des sites et pas moins de 6 000 emplois dans le segment transformation, en plus des 24 000 emplois indirects dans des activités annexes, comme la logistique, le fret, seront crées autour de ces deux sites exploitables qui produiront 841 millions tonnes de phosphate depuis un gisement estimé à 1,2 milliard de tonnes.

« Ce potentiel classe l’Algérie au Top 10 des pays possédant les plus grandes réserves mondiales en phosphate », fait-elle savoir, ajoutant que « cette richesse naturelle constitue la matière première de la production des engrais phosphatés et azotés en Algérie, dont le besoin ne cesse d’augmenter, à l’instar de la demande internationale ».

L’exploitation du phosphate intégré consiste, selon Mme Benyoussef, « à l’extraction du phosphate brut à raison de 10,5 millions de tonnes par an au niveau du site de Bled El Hadba, où s’effectue son enrichissement, à l’effet d’augmenter sa teneur en P2O5 et la diminution de l’oxyde de magnésium, notamment ».

Algérie : le projet de phosphate intégré sera réalisé en efforts propres sans recours à une société étrangère

Après enrichissement, ce phosphate subira des transformations chimiques au niveau du site de Oued El Keberit pour produire ces engrais phosphatés ainsi que la transformation du gaz naturel pour faire un produit intermédiaire qui est l’ammoniac qui, après transformation, on obtient de l’urée.

Concernant l’aspect technique, a-t-elle expliqué, la chaîne de production est scindée en deux parties essentielles, à savoir l’amont et l’aval. Par rapport à la partie amont du complexe d’Oued El Keberit, dont les travaux dureront 12 à 18 mois, il y a eu, selon elle, inauguration de l’exploitation de la mine.

Toutefois, a-t-elle précisé, « la partie aval du projet, à savoir la transformation du phosphate brut en engrais phosphatés et le gaz naturel en engrais azoté les études préliminaires et les tests d’enrichissement ont d’ores et déjà commencé, ainsi que les études préliminaires permettant de connaitre les besoins de réalisation d’un quai au menant vers le port d’Annaba dédié à l’exportation des produits finis ».

Mme Benyoussef a également précisé que la réalisation des deux sites est « faite par la société spécialisée dans les mines, Sonarem, alors que Sonatrach est chargée de l’aspect transformation et production ». Elle a aussi souligné que l’effort est propre à l’expertise algérienne qualifiée à 100%. « Ce projet sera réalisé en efforts propres avec un savoir-faire et des compétences algériennes, sans recours à une société étrangère », a-t-elle assuré.

Coûts et délais de réalisations

Concernant le coût du projet, elle a expliqué que par rapport à la partie amont (exploitation de la mine de Bled El Hadba), les coûts estimatifs sont de l’ordre de 1,5 milliard de dollars. Quant à la partie aval (réalisation du complexe de transformation du phosphate), les coûts seront déterminés ou affinés, a-t-elle dit, qu’après l’avancement de la partie études.

Ce projet s’étale, a-t-elle rappelé, sur trois sites différents à savoir Bled El Hadba, pour le phosphate brut, Ouled El Keberit, où sera implantée l’usine de transformation, et la voie ferrée menant au port d’Annaba devant véhiculer les produits à l’export.

Concernant le calendrier de réalisation jusqu’à la mise en production du projet, Mme Benyoussef a annoncé que le contrat sera signé en décembre 2024, pour une réalisation qui va s’étaler jusqu’en 2026, durant laquelle il sera procédé à la production des premiers produits intermédiaires, à savoir l’acide phosphorique, l’acide sulfurique et l’amoniaque.

« La mise en production globale des installations sera opérée au courant de l’année 2027 », a-t-elle fait savoir, en précisant qu’une mise en production partielle est prévue pour l’année 2026. Elle ajouté qu’une partie des produits finis sera destinée au marché national et le reste sera exporté via le port d’Annaba.

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