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IDE : la hausse en 2022 dans les pays en développement ne profite pas à l’Afrique

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Malgré une tendance mondiale à la baisse, les flux d’IDE vers les pays en développement ont augmenté en 2022. Toutefois, l’Afrique a seulement bénéficié de 3,5 % de la totalité des IDE mondiaux, selon le rapport de la CNUCED.

Bien que la tendance mondiale se soit généralement orientée vers une diminution, les pays qualifiés d’émergents ont connu une croissance de leurs investissements directs étrangers (IDE) en 2022, d’après le plus récent rapport de la Commission des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

En effet, ces nations ont collectivement bénéficié de 916 milliards $ en IDE, principalement stimulés par les groupes asiatiques, mais également par l’Amérique latine qui a enregistré la plus importante progression.

Cependant, seulement 3,5 % de ces investissements étrangers à l’échelle mondiale ont été dirigés vers l’Afrique. Si l’on exclut des pays tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria, le Ghana et les pays d’Afrique du Nord, la part du reste de l’Afrique subsaharienne ne dépasse pas 1 %. En termes absolus, la valeur des IDE ciblant l’Afrique s’est élevée à 45 milliards $, sur un total enregistré de 1 245 milliards $.

Les informations de l’organisation onusienne révèlent pourtant clairement qu’au cours des trois dernières années, les investisseurs internationaux ont davantage ciblé les économies émergentes, au détriment de l’Europe et de l’Amérique du Nord. De 67,2 % en 2020, ce groupe de pays a atteint une part record de 70,8 % des IDE en 2022.

Cela étant, les pays asiatiques demeurent les principaux bénéficiaires de cette redistribution des ressources. Concernant les investissements dans de nouveaux projets, le continent a continué d’améliorer ses performances, avec 766 nouveaux engagements enregistrés, soit une hausse de 36 %. Mais, il s’agit du volume le plus bas comparé aux autres régions de même envergure (Europe, Amérique et Asie), et les investisseurs ne semblent pas encore disposés à y allouer davantage de ressources financières.

Les raisons de cette répartition inéquitable au détriment de l’Afrique peuvent être complexes à identifier, d’autant plus que le continent abrite un marché de 1,4 milliard de personnes, des ressources minières convoitées pour la transition énergétique, une population jeune prête à fournir une main d’œuvre active et surtout un potentiel de croissance encore inexploité.

Dans le discours public, la région est généralement perçue comme vulnérable, fragile, voire « très risquée », une fois que l’on exclut des pays comme le Kenya, le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud et le bloc des pays maghrébins. Pourtant, c’est précisément dans les zones qui excluent ces pays que l’on trouve le plus de richesses naturelles et une part significative de la population.

De plus, le continent ne reçoit pas suffisamment de reconnaissance pour les efforts déployés par ses pays pour améliorer le climat des affaires. Collectivement, environ 76 nouvelles mesures favorables ont été recensées en 2022, tandis que dans les pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord, la tendance a été à durcir les conditions d’investissement.

A mi-juin dernier, plusieurs acteurs majeurs de l’économie et des finances internationales se sont réunis à Paris, sous l’égide du président français Emmanuel Macron, pour discuter d’une nouvelle architecture financière mondiale à même de soutenir le développement des économies les plus défavorisées. A cette occasion, il a beaucoup été question de dette et de structuration de l’aide, mais peu de la façon de renforcer et d’améliorer la structure des investissements directs étrangers, notamment en faveur de l’Afrique.

Agence Ecofin

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