Accueilénergie"SoutH2 Corridor" : Un projet de gazoduc d'hydrogène reliant l'Algérie à l'Europe

« SoutH2 Corridor » : Un projet de gazoduc d’hydrogène reliant l’Algérie à l’Europe

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Un projet majeur de développement d’un gazoduc d’hydrogène de 3 300 km reliant l’Afrique du Nord à l’Europe est en cours, dans le cadre du projet SoutH2 Corridor.

Ce projet est mené par les sociétés Snam S.p.A. (Italie), Gasconnect-Austria (Autriche), Trans Austria Gasleitung GmbH (Autriche) et bayernets GmbH (Allemagne).

Chacune de ces entreprises a soumis une demande de projet d’intérêt commun (PIC) conformément au règlement RTE-E de la Commission européenne en décembre 2022.

En mai dernier, les ministères de l’Énergie d’Italie, d’Autriche et d’Allemagne ont signé une lettre conjointe de soutien politique au projet.

Le gazoduc prendra son origine en Algérie, déjà le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique, dans la région de Hassi R’mel, où Sonatrach a largement investi dans les infrastructures gazières.

Il passera par la ville algérienne de Hassi Messaoud, puis traversera la Tunisie par la ville de Sfax. De là, il traversera la mer Méditerranée jusqu’en Italie, où il se raccordera au réseau existant de Snam S.p.A., avant de se poursuivre à travers l’Autriche et l’Allemagne.

Les partenaires du projet soulignent que l’initiative se concentre sur l’utilisation d’infrastructures existantes réaménagées (environ 70% prévus) pour le transport de l’hydrogène, avec l’ajout de nouvelles infrastructures dédiées si nécessaire.

L’utilisation d’une grande proportion de pipelines réaménagés permettra un transport rentable tout en offrant l’accès à des sites de production d’hydrogène renouvelable favorables en Afrique du Nord, ce qui permettra une production compétitive.

Le corridor SoutH2 fera partie de l’épine dorsale européenne de l’hydrogène, avec une capacité d’importation d’hydrogène de plus de 4 millions de tonnes par an, et il devrait être pleinement opérationnel d’ici 2030.

Snam, Trans Austria Gasleitung, Gas Connect Austria et Bayernets ont formé le partenariat SoutH2 pour développer ce corridor qui permettra le transport de l’hydrogène renouvelable produit dans le sud de la Méditerranée, depuis l’Algérie jusqu’aux clients européens.

Ce projet revêt une grande importance dans la transition énergétique en favorisant l’utilisation de l’hydrogène renouvelable comme alternative aux énergies fossiles.

L’hydrogène est considéré comme une source d’énergie propre et durable, et ce gazoduc facilitera son acheminement depuis l’Algérie vers l’Europe, où la demande d’hydrogène est en croissance constante.

En reliant les régions productrices d’hydrogène renouvelable aux zones de consommation en Europe, le corridor SoutH2 contribuera à la construction d’une économie hydrogène durable et renforcera la coopération énergétique entre l’Afrique et l’Europe.

Ce projet s’inscrit également dans les objectifs de l’Union européenne en matière de décarbonation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonation des secteurs industriels, des transports et de l’énergie, et cette initiative favorisera son adoption à grande échelle.

Le projet SoutH2 Corridor représente ainsi une avancée significative dans le développement de l’infrastructure nécessaire à l’utilisation de l’hydrogène renouvelable et renforce la position de l’Algérie en tant que fournisseur majeur de gaz vers l’Europe, tout en favorisant la transition vers une économie plus propre et plus durable.

En mars dernier, le ministère de l’Energie et des Mines avait annoncé une feuille de route pour le développement de l’hydrogène. Selon la même source, cette feuille de route vise à faire de l’Algérie un pays pionnier au niveau régional et international dans la production et la commercialisation de cette nouvelle énergie.

Le département de l’Energie avait précisé que « l’Algérie entend tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10 % de ses besoins d’ici 2040 à des prix de vente très concurrentiels ».

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