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Inflation, dette publique, dinar … ce que dit le rapport de la Banque mondiale

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La Banque mondiale a publié son rapport de suivi de la situation économique en Algérie, pour l’automne 2022. Dans son rapport, la Banque mondiale a évoqué les hydrocarbures, l’inflation, le dinar.

En 2022, la hausse continue de la production pétrolière permet une reprise partielle des exportations, selon la même source.

La production de pétrole brut algérienne a enregistré une croissance moyenne de 2,8% pendant les trois premiers trimestres de l’année 2022, retrouvant ainsi son niveau prépandémie, dans un contexte de restauration progressive des quotas de production de l’OPEP et de la demande européenne.

Cette reprise de la production a permis une augmentation des exportations au 1er semestre de 2022, les exportations de pétrole brut et de condensat algériennes atteignant un niveau 8,6% supérieur à celui du 1er semestre de 2021, a précisé la Banque mondiale.

Production et exportation des hydrocarbures

Le même rapport a indiqué que l’embellie du secteur pétrolier contraste avec la baisse de la production et des exportations gazières au 2ème trimestre 2022. La valeur ajoutée des hydrocarbures à prix constants a légèrement diminué au 1er trimestre de 2022 (–2,3% en g.a), malgré la hausse de la production pétrolière.

En effet, et après une année 2021 où la reprise de la production et l’absence de reprise marquée de la consommation domestique ont permis un bond des exportations, la production de gaz naturel a légèrement décru au 1er semestre 2022 (–1,1% en g.a.) sous l’effet d’une baisse plus marquée observée au 2ème trimestre de 2022 (–3,5% en g.a.).

Ainsi, les exportations par gazoduc se sont maintenues au 1er trimestre de 2022 mais ont baissé au 2 ème trimestre de2022 (–11,1% en g.a.), et plus encore vers l’Europe (–15% en g.a.), malgré la compétitivité-prix des contrats de livraison de gaz algériens, en partie indexés au prix du pétrole, et la forte demande européenne, largement renforcée par la crise russo-ukrainienne.

Dans le même temps, les exportations algériennes de gaz naturel liquéfié ont baissé de 3,6% en g.a. au 2ème trimestre de 2022.

Le dynamisme continu des recettes d’exportation des hydrocarbures permet des surplus croissants du compte courant, inversant la trajectoire des réserves de change, selon la même source.

La remontée rapide des exportations a ainsi été nettement plus marquée que la hausse modérée des importations. Par conséquent, au premier semestre 2022, les exportations de biens et services ont atteint USD 30,1 milliards (+59,1% en g.a.), les importations de biens et services USD 23,6 milliards, générant un excédent commercial de USD 6,5 milliards.

Somme toute, cela a permis de passer d’un excédent du compte courant de USD 200 millions au 4ème trimestre de 2021 à un surplus de USD 1,8 milliards au 1er trimestre de 2022 puis USD 3,3 milliards au 2ème trimestre de 2022.

Réserves de change et appréciation du dinar

Sur les neufs premiers mois de l’année, les réserves internationales ont ainsi augmenté de USD 9,4 milliards, pour atteindre USD 50,8 milliards en septembre 2022.

Une appréciation du dinar plus rapide vis-à-vis de l’euro que vis-à-vis du dollar améliore
simultanément les termes de l’échange. Après s’être déprécié de 5,6% relativement au dollar US en 2021, puis encore de 7,5% au 1er semestre de 2022, le dinar s’est redressé vis-à-vis le dollar au T3-2022 (+ 3,9% en g.t.), de sorte que le taux de change DZD/USD a retrouvé son niveau du début d’année.

Les exportations d’hydrocarbures étant libellées en dollar, et les importations provenant principalement d’Europe et de Chine, les mouvements relatifs de taux de change ont ainsi participé à une amélioration des termes de l’échange de l’Algérie en 2021, qui s’est accentuée en 2022.

Sur les neuf premiers mois de 2022, la hausse rapide des dépôts bancaires et de la monnaie en circulation s’est poursuivie, sans reprise marquée du crédit au secteur privé.

Somme toute, la croissance de M2 a atteint 14% en g.a. en septembre 2022, la croissance des dépôts en M2 s’accélérant pour atteindre 17,3% en g.a. en septembre 2022, tandis que croissance de la monnaie en circulation se stabilisait à un niveau élevé, atteignant alors 9,8% en g.a., après un pic durant la crise du COVID-19.

La remontée des exportations d’hydrocarbures, la mise en œuvre du PSR depuis juillet 2021, et la hausse marquée des dépenses publiques en 2022 ont pu contribuer à cette forte hausse de liquidité, tout comme le maintien des baisses du taux directeur et du coefficient de réserves obligatoires décidées durant la crise du COVID-19.

Inflation et dette publique

La hausse des prix à la consommation s’est poursuivie au 3ème trimestre de 2022. L’inflation a atteint 9,5% en glissement annuel sur les neuf premiers mois de l’année 2022, alimentée par une composante alimentaire (+14%) qui pèse sur les ménages les plus pauvres.

L’inflation a marqué une légère inflexion au 3ème trimestre de 2022, principalement du fait de la stabilisation des prix alimentaires relativement au 2eme trimestre de 2022.

La hausse des prix à la consommation observée depuis mi-2021 a été alimentée par les effets différés de la dépréciation du taux de change et la hausse de la monnaie en circulation — plus marqués durant la crise du COVID-19 — ainsi que par la hausse des prix à l’importation, ou encore les phénomènes de spéculation dans les circuits de production et de distribution.

Les autorités ont continué d’appliquer des mesures pour atténuer l’effet de la hausse des prix sur les ménages, notamment via le renforcement des mécanismes de subvention alimentaire et l’augmentation des salaires.

En 2023 et 2024, la baisse de la valeur des exportations d’hydrocarbures diminuerait les recettes, ce qui ne serait qu’en partie compensé par la croissance des recettes fiscales.

Les dépenses courantes et d’investissement augmenteraient modérément, et le déficit croîtrait, financé par l’augmentation de la dette publique domestique.

La dette publique avoisinerait ainsi 68% du PIB à la fin 2024. L’inflation se résorberait partiellement, modérée notamment par l’appréciation du dinar par rapport à l’Euro et au Dollar.

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