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France : Jordan Bardella remplace Marine Le Pen à la tête du RN, en pleine polémique

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En pleine polémique sur un député accusé de racisme, Jordan Bardella a été élu samedi président du Rassemblement national, principal parti d’extrême droite français, succédant à Marine Le Pen, arrivée deuxième à la présidentielle française en avril.

Le jeune eurodéputé de 27 ans est le premier chef de ce parti qui ne porte pas le nom de la dynastie familiale Le Pen : Jean-Marie Le Pen a fondé le Front national en 1972, devenu le Rassemblement national dirigé par sa fille Marine Le Pen.

Cette succession intervient en plein incident raciste déclenché jeudi par un député de son parti à l’Assemblée nationale, qui a lancé « qu’il retourne en Afrique! » alors qu’un député noir de la gauche radicale évoquait un bateau de migrants en détresse en Méditerranée. Cet incident met à mal la stratégie de banalisation du parti, qu’a promis de poursuivre Jordan Bardella.

D’autant que le député sanctionné, Grégoire de Fournas, a régulièrement affiché son soutien au candidat élu avec près de 85% des voix face à Louis Aliot, ex-compagnon de Marine Le Pen.

En visant « le camp du bien », Marine Le Pen a semblé y faire référence lors d’un discours d’adieu à la présidence, en pointant « mensonge », « déloyauté », « manoeuvre », « honte ». « L’adversité, il faut davantage lui faire face et la combattre que la commenter et la subir », a-t-elle affirmé devant le Congrès du parti.

Marine Le Pen, qui a réalisé un score record de 41,5% au second tour face à Emmanuel Macron en avril, se met en retrait après onze ans à la tête du parti, tout en disant vouloir poursuivre son « travail » et son combat politique, sans exclure une quatrième candidature. « Il reste encore beaucoup à faire (…) Je reste plus que jamais mobilisée », a-t-elle déclaré avant les résultats de l’élection interne.

« Identitaires » 

Jordan Bardella, compagnon d’une nièce de Marine Le Pen et étoile montante de l’extrême droite française, a indiqué à plusieurs reprises qu’il entendait la soutenir pour une nouvelle candidature à la présidentielle de 2027.

Il s’agit donc surtout pour Marine Le Pen de se libérer des tâches internes parfois ingrates, alors que l’épicentre du RN se trouve désormais à l’Assemblée nationale, où la députée du Pas-de-Calais (nord de la France) rayonne sur un groupe important de 89 élus (sur 577), soit dix fois plus que lors des précédentes élections.

Le RN est devenu le premier parti d’opposition, dans un hémicycle où les macronistes ont perdu la majorité absolue et où l’alliance des partis de gauche Nupes compte quelque 150 sièges.

Marion Maréchal, 32 ans, nièce de la dirigeante d’extrême droite et longtemps considérée comme l’héritière de la famille, n’était pas dans la course. Elle a quitté le parti avant la présidentielle de 2022 pour Reconquête, mouvement économiquement plus libéral de l’ancien polémiste Eric Zemmour, rival de sa tante qui a obtenu 7% à la présidentielle.

Si Marine Le Pen a refusé toute alliance avec Reconquête, les liens de Jordan Bardella avec les « identitaires » et son indulgence envers ceux qui ont quitté le parti pour rejoindre Eric Zemmour ont souvent été l’objet de critiques.

Son concurrent Louis Aliot a fustigé dans une tribune le mois dernier les « identitaristes » et, surtout, « les adeptes du grand remplacement », une théorie raciste et complotiste défendue par Eric Zemmour que Jordan Bardella a reprise à son compte en août 2021.

Mi-octobre, il a envisagé de participer à une manifestation controversée organisée par Reconquête après le meurtre d’une adolescente de 12 ans par une Algérienne sous le coup d’une ordonnance d’expulsion, avant d’y renoncer in extremis.

Jordan Bardella, qui doit s’exprimer en fin de journée, entend avec le RN profiter d’une montée de l’extrême droite dans l’Union européenne, illustrée récemment par la victoire aux législatives italiennes de Giorgia Meloni, à la tête du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, devenue cheffe du gouvernement.

AFP

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