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Mohamed VI réitère sa « main tendue » à l’Algérie

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Malgré la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, depuis près d’un an, le roi du Maroc Mohammed VI a réitéré samedi soir sa « main tendue » à l’Algérie.

« Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères », a déclaré Mohamed VI dans un discours radiotélévisé, à l’occasion de la fête du trône.

« Je souligne une fois de plus que les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente », a-t-il indiqué, en exhortant les Marocains à « préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage à l’égard de nos frères algériens ».

Le roi marocain a également évoqué dans son discours les campagnes d’insultes à l’égard de l’Algérie et des Algériens qu’il a imputées à des « individus irresponsables qui s’évertuent à semer la zizanie entre les deux peuples frères ». « Ces médisances sur les relations maroco-algériennes sont totalement insensées et sincèrement consternantes », a-t-il dit.

Ce nouveau discours de Mohamed VI intervient dans un contexte encore plus tendu que celui de l’année dernière. Après la « main tendue » de Mohamed VI à l’Algérie le 30 juillet 2021, plusieurs « actes hostiles » à l’égard de l’Algérie ont suivi ce discours.

En effet, le 14 juillet, le représentant du Maroc à l’Onu a appelé à la partition de l’Algérie en évoquant le droit à l’autodétermination du « vaillant peuple kabyle ». Le 12 août, le ministre israélien des Affaires étrangères a menacé l’Algérie depuis le territoire marocain, lui reprochant un prétendu « rapprochement » avec l’Iran. Et trois mois plus tard, le 1er novembre 2021, date symbolique pour l’Algérie, trois routiers algériens sont tués par l’aviation marocaine à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental.

En réaction, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec son voisin de l’ouest en août 2021, suivie de la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains et la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (GME), reliant l’Algérie à l’Espagne et le Portugal, via le territoire marocain.

La réaction de Abdelaziz Rahabi

L’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, a réagi, ce dimanche 31 juillet, à la nouvelle « main tendue » du roi du Maric, Mohamed VI. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, M. Rahabi a estimé que « la déclaration sur l’Algérie ne peut représenter un événement diplomatique ni ouvrir des perspectives ».

« Le discours du Roi du Maroc Mohamed VI à l’occasion de la fête du trône évoque les relations avec l’Algérie dans les mêmes termes que ceux des années dernières », a-t-il relevé, et d’ajouter : « Une fois encore, il rend l’Algérie responsable de l’échec de la construction maghrébine, du mauvais état des stations bilatérales et cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime mais disposé au dialogue. »

« Dans la réalité il n ‘en est rien, bien au contraire le Maroc officiel anime une opération de diabolisation de l’Algérie en la présentant comme un allié des puissances et groupes anti-occidentaux et sa diplomatie comme hostile aux intérêts américains et européens dont il serait le meilleur défenseur », a écrit l’ancien ministre, qui a ajouté : « Ainsi, il a mené une campagne contre la position de l’Algérie sur la guerre en Ukraine et s’active aujourd’hui à impliquer l’Algérie dans les tensions entre l’Iran, les pays du Golf et Israël dans lesquelles notre pays ne porte aucune responsabilité de quelque nature que ce soit. »

Sur le plan bilatéral, a ajouté M. Rahabi, « notre voisin poursuit une stratégie franchement hostile à l’Algérie en cherchant à déprécier et à falsifier notre longue et riche histoire, à s’attaquer notamment, dans ses réseaux sociaux, à l’institution présidentielle qu’il désigne librement par ailleurs, comme l’interlocuteur privilégié et à mener une guerre systématique contre l’armée algérienne et son commandement. »

« A ce titre, ce discours ne peut pas représenter un événement diplomatique ni ouvrir des perspectives pour des relations de bon voisinage considérant que les conditions qui ont prévalu à leur rupture sont encore présentes et n’ont pas été évoquées par le roi marocain. La tradition et les usages internationaux recommandent que la bonne volonté ou une offre de dialogue soient précédés de mesures conséquences , qualitatives et à la hauteur de l’objectif déclaré », a-t-il conclu.

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