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Un accord de libre-échange pourrait aider à sortir jusqu’à 50 millions d’Africains de l’extrême pauvreté

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La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour la région, en permettant d’augmenter les revenus, de réduire la pauvreté et d’accélérer la croissance économique, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale réalisé en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf.

Une fois entièrement mis en œuvre pour harmoniser les règles d’investissement et de concurrence, l’accord commercial pourrait accroître les revenus régionaux de 9 %, soit 571 milliards de dollars. Il permettrait de créer près de 18 millions d’emplois supplémentaires, dont beaucoup seraient mieux rémunérés et de meilleure qualité, les femmes bénéficiant des avantages les plus importants. D’ici 2035, la croissance des emplois et des revenus qui en résultera pourrait contribuer à sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté.

La mise en œuvre de l’accord commercial entraînerait également des avantages salariaux plus importants pour les femmes et les travailleurs qualifiés. Les salaires des femmes devraient être supérieurs de 11,2 %  en 2035 par rapport au niveau de salaire en l’absence de l’accord, dépassant la croissance de 9,8 % des salaires des hommes.

Le rapport, intitulé Making the Most of the African Continental Free Trade Area, élargit le travail effectué en 2020, lorsque la Banque mondiale avait pour la première fois évalué le potentiel économique de la ZLECAf. Dans le cadre de sa première phase, qui est entrée en vigueur en janvier 2021, la ZLECAf éliminera progressivement les droits de douane sur 90 % des marchandises et réduira les obstacles au commerce des services. Le nouveau rapport, publié aujourd’hui, examine les effets d’un marché commercial plus vaste sur la capacité du continent à attirer les investissements –tant des pays africains que de l’extérieur, – et l’impact économique qui en résulte.

« La ZLECAf arrive à un moment critique où la coopération régionale est nécessaire pour faire face aux risques aggravés et renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement, afin de soutenir une croissance verte, résiliente et inclusive en Afrique », a déclaré Mari Pangestu, directrice générale en charge des politiques de développement et des partenariats à la Banque mondiale. « Il appartient maintenant aux États membres de conjuguer leurs efforts pour faire de la ZLECAf une réalité et bénéficier de ses nombreux avantages, particulièrement de réduire les obstacles au commerce et à l’investissement, de renforcer la concurrence et de veiller à ce que les marchés fonctionnent de manière équitable et efficace grâce à des règles claires et prévisibles ».

Le rapport examine deux scénarios afin d’évaluer les avantages pour un marché de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3,4 trillions de dollars.   

Les principales conclusions indiquent que la ZLECAf a le potentiel d’encourager les investissements directs étrangers nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries, telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des produits de base. Une intégration plus profonde, au-delà du commerce et des mesures de facilitation des échanges, qui harmonise les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle, pourrait stimuler l’efficacité et la compétitivité du marché, réduire les risques réglementaires et attirer encore plus d’investissements directs étrangers. D’ici 2035, cette intégration augmenterait les revenus de 9 %, soit 571 milliards de dollars, et permettrait de créer 18 millions de nouveaux emplois, 2,5 % des travailleurs du continent se dirigeant vers de nouvelles industries. Cela permettrait de porter à 50 millions le nombre de personnes sortant de l’extrême pauvreté.

Selon le rapport, l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32 % d’ici 2035, avec une augmentation de 109 % des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés. Tous les pays d’Afrique verront leurs exportations intra-africaines augmenter, notamment la Tunisie (165 %), le Cameroun (144 %), le Ghana (132 %), la Tanzanie (126 %) et l’Afrique du Sud (61 %).

Avec la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, les secteurs d’exportation susceptibles de connaître la plus forte croissance sont le textile et les vêtements, les produits chimiques, le caoutchouc et le plastique, ainsi que les aliments transformés. Une intégration plus profonde réduirait les coûts du commerce et augmenterait les entrées de capitaux, ce qui stimulerait les exportations des secteurs de services tels que les transports, les communications et l’hôtellerie.

« Aujourd’hui, l’Afrique est l’une des régions les moins intégrées au monde, les pays africains commercent davantage avec le monde extérieur qu’entre eux. Cet accord peut aider les pays à simplifier et à harmoniser les procédures de commerce et de transit, à améliorer les infrastructures, le transport et la logistique et à stimuler les flux de marchandises, de services, de capitaux et de personnes qui sont si essentiels au développement », a indiqué S.E.MWamkele Mene, Secrétaire général du Secrétariat de la ZLECAf.

Pour débloquer ces avantages potentiels en matière de commerce, d’investissement et d’emploi, les pays doivent d’abord conclure avec succès les négociations et chaque pays doit réaliser les objectifs les plus ambitieux du traité. Le rapport met en évidence plusieurs autres domaines que les pays pourraient réformer afin de maximiser les avantages économiques du commerce.

Banque Mondiale

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