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Le pétrole poursuit sa remontée

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Les cours du pétrole ont poursuivi leur remontée vendredi, soutenus par l’annonce de créations d’emplois aux Etats-Unis nettement supérieures aux attentes, qui ont rassuré le marché sur la santé de la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a engrangé 2,26%, pour clôturer à 107,02 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en août, a lui progressé de 2,00%, à 104,79 dollars.

« Les prix ont monté après que le rapport sur l’emploi a montré que l’économie (américaine) était vigoureuse », a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda. « Les inquiétudes liées à la croissance ont peut-être été un peu excessives, car le marché du pétrole va rester tendu jusqu’à nouvel ordre. »

Selon le ministère du Travail, l’économie américaine a créé, en juin, 374.000 emplois, soit beaucoup mieux que les 250.000 attendus, même si les chiffres ont été révisés en baisse de 74.000 pour les deux mois précédents.

« Il y a une corrélation avec le maintien d’une forte demande d’essence », a souligné John Kilduff, d’Again Capital, les personnes ayant un emploi utilisant, en moyenne, davantage leur véhicule, leur salaire assurant aussi du pouvoir d’achat.

Le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) avait fait état jeudi d’une baisse des stocks d’essence et d’une augmentation de la demande aux États-Unis.

Face à une demande qui ne montre pas de signe de fléchissement, l’offre demeure contrainte, sous l’effet de la guerre en Ukraine et des sanctions qui ont visé la Russie.

Les opérateurs continuent de s’interroger sur le sort de l’oléoduc CPC, qui achemine l’essentiel du brut kazakh vers le port russe de Novorossiisk.

Le consortium a été condamné mardi à suspendre ses activités pour 30 jours par un tribunal russe, qui a invoqué une violation de normes environnementales.

Les opérateurs de l’oléoduc ont interjeté appel, faisant notamment valoir qu’un arrêt prolongé aurait des conséquences irréversibles sur les installations, une disposition prévue par la loi russe et qui permet de suspendre l’exécution.

Autre mauvaise nouvelle pour l’offre, deux rapports ont confirmé que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l’accord OPEP+ étaient toujours très en deçà de leurs objectifs de production.

Bien qu’ayant sensiblement accéléré en juin, les pays du groupe OPEP+ ont encore accusé un retard de 2,5 millions de barils par jour, selon l’agence spécialisée Argus, ou de 2,7 millions selon S&P Global Commodity Insights.

« Ils sont toujours très à la traîne sur leurs quotas et il n’y a plus beaucoup de capacités inutilisées », a réagi John Kilduff.

« C’est un marché acheteur », a commenté Robert Yawger, de Mizuho. « A ces niveaux-là, il faut acheter, parce qu’il n’y a plus de pétrole » supplémentaire disponible.

L’analyste soulignait ainsi la courbe des prix du brut, qui témoigne d’un phénomène de « backwardation » très marqué. Cela signifie que les prix au comptant ou pour les échéances les plus proches sont très nettement supérieurs à ceux des contrats pour livraison plus lointaine.

Cela témoigne d’une forte demande immédiate de pétrole, alors que le marché table sur un fort ralentissement d’ici plusieurs mois, lequel serait principalement la conséquence d’une décélération de l’économie.

AFP

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