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Agriculture : les minoteries tenues de redistribuer 60% des quantités de son aux éleveurs de bétail

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Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a fait savoir, jeudi, que les unités spécialisées dans la mouture du blé tendre et dur seront tenues, dès la saison prochaine, de redistribuer 60% des quantités de son issues des opérations de transformation aux éleveurs de bétail.

S’exprimant lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le ministre a expliqué que le prix du son, matière de base dans l’alimentation du bétail, bien que plafonné à 1800 Da le quintal était cédé à 4700 Da sur le marché noir, rappporte l’agence APS.

Le secteur de l’agriculture œuvrera à l’avenir à revoir les opérations de distribution du fourrage, notamment le son, aux éleveurs afin de casser le monopole détenu par les intermédiaires sur ces matières, pour provoquer la pénurie ou l’augmentation des prix sur le marché noir, a-t-il ajouté, relevant l’impératif de renforcer le contrôle sur ces opérations pour « freiner la spéculation et le monopole que les intermédiaires pratiquent en vue de revendre ces matières sur le marché noir à des prix exorbitants ».

Et de rappeler que les services de sécurité avaient saisi, dans plusieurs wilayas du pays, des quantités « considérables » de ces matières stockées et destinées au monopole, d’où « la nécessité de renforcer le contrôle sur les quantités accordées aux éleveurs ».
Abordant la disponibilité du fourrage, le ministre a rassuré que l’Office national des aliments de bétail (ONAB) approvisionnait les éleveurs en fourrages composés (orge et son) et en maïs, à des prix subventionnés avec un prix hors taxes.

Par ailleurs, M. Henni a évoqué le dispositif tripartite associant les éleveurs, les abattoirs, et l’Office national des aliments du bétail (ONAB) qui permet aux éleveurs de signer des contrats de partenariat, en vue de l’acquisition de fourrages produits à partir de l’orge subventionnée (2.600 DA le quintal), contre l’approvisionnement de l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR) en têtes ovines, en vue d’assurer la fourniture des viandes pour le consommateur, avec des prix variant entre 1.100 DA et 2.200 DA le kilogramme.

A une question sur la cherté des engrais (localement et à l’international) et leur rareté sur le marché, M. Henni a fait savoir que son département ministériel avait procédé à la révision du prix de référence de tous les engrais, notamment les engrais de large utilisation.
Le ministre a également rappelé l’accord conclu par son département ministériel avec la Société « ASMIDAL », en vue d’assurer les approvisionnements du secteur en cette matière, notamment les branches stratégiques.

Interrogé sur les dispositions prises pour éviter l’utilisation des eaux polluées dans l’irrigation des cultures et des champs, M. Henni a affirmé que le secteur prend des mesures « coercitives » à l’encontre des agriculteurs qui utilisent ces eaux, des mesures, a-t-il dit, prévoyant la saisie de du matériel, la destruction de toutes les récoltes irriguées avec des eaux non traitées, en sus des poursuites judiciaires.
Il a également fait état de l’accompagnement des agriculteurs pour l’obtention d’autorisations de forage de puits, en coordination avec le ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique.

A une question sur le Haut commissariat au développement de la steppe (Djelfa), qui prend en charge le développement de 25 wilayas steppiques et la lutte contre la désertification, et le sort de ses travailleurs contractuels dont les contrats n’ont pas été renouvelés, le ministre a fait savoir que l’établissement continuait de remplir sa mission de développement grâce aux crédits qui lui ont été alloués, estimés à 6,5 milliards de dinars jusqu’en 2021, et au crédit estimé à 450 millions de dinars consacré à titre de première tranche pour 2022.

Qui plus est, le ministère des Finances a été sollicité pour le renouvellement des ressources financières de cet établissement à hauteur de 480 millions de dinars, a-t-il ajouté.
Dans le cadre de l’amélioration de la situation du Haut commissariat au développement de la steppe, le ministre a indiqué qu’une commission ministérielle avait été mise en place par son département pour revoir le statut de cet établissement en vue de l’adapter aux changements climatiques, économiques et sociaux en cours dans le pays.

Concernant la situation des travailleurs, le ministre a rappelé la création d’une commission ministérielle en avril 2022 pour l’examen de leurs revendications, liées notamment à leur intégration et à la conversion de leurs CDD en CDI, précisant que la commission avait recommandé d’allouer une partie des revenus du Haut commissariat à la prise en charge des salaires des travailleurs qui étaient versés à partir de son budget d’équipement.

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