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Décès en prison de Hakim Debbazi : Appels à l’ouverture d’une enquête

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Arrêté en février dernier à Hadjout (wilaya de Tipaza) et placé en détention provisoire, le détenu d’opinion Hakim Debbazi est mort dimanche 24 avril à la prison de Koléa dans la même wilaya. La cause de son décès est pour l’instant inconnue.

Agé de 55 ans et père de trois enfants, Hakim Debbazi était poursuivi pour des publications sur les réseaux sociaux notamment Facebook, selon plusieurs sources.

Alors qu’aucune réaction n’a été enregistrée de la part des autorités concernées, à savoir le ministère de la Justice et le Parquet. Des militants, des partis et des organisations de défense des droits de l’homme ont réagi et appelé à l’ouverture d’une enquête pour que toute la lumière soit faite sur le décès de Hakim Debbazi.

Amnesty international (AI), a réclamé qu' »une enquête indépendante » soit ouverte par les autorités algériennes, pour determiner les circonstances exactes de sa mort. « Amnesty International appelle les autorités algériennes à ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort de Hakim Debbazi survenue, hier, à la prison de Kolea », a indiqué, lundi l’ONG, dans un tweet, exigeant que les conclusions de l’enquête soient « rendues publiques ».

Amnesty international a rappelé que »la détention provisoire devrait rester exceptionnelle selon la législation nationale ». « Nous exhortons les autorités à libérer les personnes en détention provisoire en attendant leurs procès pour éviter l’irréparable », a ajouté l’ONG.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a indiqué que « les autorités judiciaires sont tenues d’informer l’opinion publique sur tous les détails, circonstances et causes de cette disparition tragique ». La LADDH a appelé, dans un communiqué, les mêmes autorités « à ouvrir une enquête judiciaire immédiate pour situer les responsabilités, révéler toute la vérité et faire justice ».

De son côté, L’avocat et ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH), Me Miloud Brahimi a indiqué que « la détention provisoire telle qu’elle est pratiquée depuis l’indépendance est un véritable désastre national. »

« C’est une violation flagrante de la loi. Des personnes présumées innocentes sont privées, de manière systématique, de leur liberté alors qu’elles peuvent être laissées en liberté en attendant leur procès. Plus grave encore, bon nombre d’entre elles se révèlent innocentes après le procès. Elles quittent la prison avec de lourdes séquelles. Le cas du jeune militant du hirak, détenu à Koléa et décédé il y a quelques jours, est révélateur. Ces détentions sont contraires à la loi. Elles ne servent ni la justice ni le justiciable », a-t-il déclaré dans un entretien au journal El Watan de ce mercredi 27 avril.

« C’est malheureux et triste de voir la facilité avec laquelle des gens sont jetés en prison et oubliés dans les méandres des procédures, pour des faits souvent banals », a indique Me Miloud Brahimi.

Du côté de la classe politique, l’Union pour le changement et le progrès (UCP), a, dans un communiqué, exigé « l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes de ce décès ». « Une enquête dont les détails doivent, cette fois-ci, être révélés à l’opinion publique nationale », écrit le parti de Me Zoubida Assoul. Dans une publication, l’avocate s’est demandée : « n’est-il pas temps de mettre fin à la machine de la détention provisoire devenue inéluctable « .

« Les autorités doivent impérativement communiquer sur cette tragique disparition d’un père de famille détenu arbitrairement pour ses opinions », écritsur sa page Facebook, l’ancien député du RCD Atmane Mazouz.

Le vice-président de Jil Jadid, Zoheir Rouis, a écrit sur son compte Twitter que « ce décès pose légitimement des  questions sur ses circonstances et des explications s’imposent ».

« Apres Mohamed Tamalt et le docteur Fekhar, Debazi Hakim est mort en détention. Aucun responsable, aucun coupable pour répondre de ce crime », a réagi sur Facebook l’écrivain-journaliste Arezki Aït-Larbi.

En mai 2019, le défenseur des droits de l’Homme, Kamel Eddine Fekhar, en détention provisoire, est décédé à l’hôpital de Blida. En décembre 2016, le journaliste Mohamed Tamalt qui purgeait une peine de deux ans, est décédé après une évacuation vers l’hopital de Bab El Oued (Alger).

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