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Départ des médecins à l’étranger : « Une véritable dépossession à très grande échelle de notre pays »

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Le président du Conseil régional de l’ordre des médecins de Blida, le Docteur Yacine Terkmane, a qualifié le départ de médecins algériens à l’étranger de « véritable dépossession a très grande échelle de notre pays de l’une de ses plus précieuses ressources humaines ».

Dans un entretie accordé au journal El Watan de ce lundi 14 février, Dr Terkmane a rappelé que « depuis la première session en 2007 des EVC (épreuves de vérification des connaissances, ndlr) et les premiers résultats publiés le 30 janvier 2008, des centaines de lauréats à l’EVC sont Algériens et s’expatrient en France », et qu' »au terme d’une durée moyenne de 3 à 5 ans de consolidation des compétences validés par une commission, ils pourront s’inscrire au tableau de l’Ordre national des médecins français et avoir le droit de plein exercice en France au même titre que les titulaires de diplômes français. »

Selon Dr Terkmane : « Le nombre des Algériens reçus à la session 2021, résultats le 4 février 2022, a culminé à 1200 sur les 1993 lauréats, soit 60% des lauréats. Ce chiffre a de quoi donner le tournis, jamais un tel niveau n’avait été atteint auparavant. »

« Il s’agit plus que d’une saignée, mais d’une véritable dépossession a très grande échelle de notre pays de l’une de ses plus précieuses ressources humaines », s’est-il alarmé, en précisant qu' »aux EVC de ces dernières années, près de la moitié des candidats sont des Algériens et ils seraient déjà 16 000 à exercer en France. »

« Cette dynamique et cette tendance vont s’accentuer les années à venir, devant l’effet d’aspiration et des facilitations qu’offrent les nouvelles dispositions de la PAE », prévoit-il, en ajoutant : « C’est bien entendu autant de médecins que l’Algérie s’échine à former et dont notre système de santé n’en tirera aucun profit. »

Le président du Conseil régional de l’ordre des médecins de Blida a noté que « la plupart des médecins qui s’expatrient sont de jeunes diplômés des 2 à 3 dernières promotions de médecins généralistes ou spécialistes. D’autres plus anciens ont déjà exercé pendant quelques années dans le secteur public. »

A une question de savoir qu’est-ce qqu’il faut faire pour arrêter à cet exode massif des médecins algériens, Dr Terkmane a indiqué : « Nos médecins aspirent naturellement, dans leur grande majorité, à exercer dans leur pays pour peu qu’ils soient bien formés, respectés dans leur dignité et leurs libertés, qu’ils ne soient pas bastonnés sauvagement quand ils manifestent pacifiquement pour des revendications légitimes, quand leurs salaires leur permettront de mener une vie décente pour eux et leurs familles. »

« C’est contraints et forcés qu’ils laissent derrière eux leurs parents, leurs familles, leurs amis et le souvenir de leur pays toujours bien aimé malgré toutes les vicissitudes de la vie », a-t-il dit, en ajoutant : « Afin d’enrayer et d’atténuer cette saignée, les pouvoirs publics se doivent d’entamer des réformes radicales courageuses politiques et dans la gouvernance de notre système de santé ».

Interrogé sur le nombre de médecins décédés depuis l’apparition de la pandémie en Algérie, il a répondu : « Il est impossible de disposer de données précises de la part des autorités sur le nombre de médecins décédés. Selon la Société aAlgérienne de médecine générale, les médecins algériens ont payé un lourd tribut à la lutte contre l’épidémie, 371 à ce jour ont succombé suite à leur contamination par la Covid-19. Au début de la pandémie, les moyens de protection contre la contamination ont été réservés en priorité aux hôpitaux au détriment des médecins libéraux qui ont dû affronter à visage découvert, sans masques, la pandémie. »

« Cette carence de masques FFP2, la plupart des généralistes l’ont ressentie comme le signe d’un abandon de la part des pouvoirs publics », a-t-il dit.

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