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Départ de 1200 médecins algériens vers l’étranger : Rahabi réagit

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L’ancien ministre, Abdelazizs Rahabi, a réagi, jeudi, à l’information des 1200 médecins algériens qui s’apprêtent à quitter l’Algérie pour s’installer et travailler en France, et ce après avoirs leur réussite aux épreuves de vérification des connaissances (EVC).

Pour M. Rahabi : « L’exode de 1200 médecins 60 ans après l’indépendance de l’Algérie rappelle au moins trois réalités », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

La première, selon le diplomate, « est le peu de considération que la société dans son ensemble pouvoir et peuple accorde à ses élites qui sont pourtant le produit de l’effort et de l’excellence ».

La seconde, a poursuivi M. Rahabi, « réside dans les conditions générales d’exercice de la médecine en Algérie qui font que ni le citoyen, ni le corps médical qui a subi toutes les formes de répression, ni les pouvoirs publics ne sont satisfaits de la situation actuelle dans ce secteur ».

Enfin, a-t-il ajouté, « tout autant que les harraga, les médecins souffrent de l’absence de perspectives et de la dégradation du cadre de vie qui ne favorisent pas l’épanouissement humain auquel aspire toute personne humaine ».

Pour rappel, l’information des 1200 médecins algériens sur le départ vers l’étranger, a été donnée samedi dernier par le Docteur Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).

« Environ 1200 médecins algériens, de différentes spécialités, s’apprêtent à partir en France pour travailler dans ses hôpitaux après leurs réussite aux épreuves de vérification des connaissances (EVC) », a-t-il posté, le 5 février 2022, sur son compte Facebook.

Le lendemain dimanche 6 février, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a réagi à cette information. Dans un entretien à à la chaîne Ennahar TV, le ministre de la Santé a expliqué que le phénomène ne concerne pas uniquement l’Algérie. Il cite les exemples de l’Egypte et de l’Inde qui voient leurs médécins et ingénieurs partir vers l’étranger.

Pour faire face aux départs massifs des médecins vers l’étranger, Benbouzid a indiqué qu’il faut une réforme du système de santé. Le ministre de la Santé a expliqué que « de nombreux médecins ont dépassé l’âge de la retraite et ils sont toujours en poste et ils ne permettent pas à la nouvelle génération de les remplacer. C’est ce qui fait que nous n’avons pas de postes pour les jeunes médecins. »

Il a fait savoir qu’ »il y a un dossier au niveau du Premier ministre pour appliquer la loi. » « Celui qui arrive à la retraite, il doit sortir et si on a besoin d’eux, on leur fera appel », a-t-il dit, en releveant qu’ »il y a beaucoup de problèmes dans le secteur de la santé. »

Benbouzid a également relevé qu’ »il n’y pas de concurrence dans les hôpitaux publics ». Dans certaines spécialités, les médecins préfèrent le secteur privé », a-t-il dit, en précisant « dans certaines villes, il y a un seul gynécologue qui doit être de garde tous les jours, la radiologie, la réanimation, nous n’avons pas ».

En octobre 2021, l’Ordre des médecins algériens s’était alarmé, à travers le journal El Watan, sur les départs massifs des médecins radiologues, néphrologues, anesthésistes-réanimateurs et surtout des psychiatres est inquiétant, et les femmes sont de plus en plus nombreuses à choisir la voie de l’expatriation.

Selon la même source, les principales destinations des médecins algériens sont la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et le Qatar et récemment la Grande-Bretagne et le Canada. Selon le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, Dr Mohamed Bekkat Berkani, cité par le même journal, le nombre de demandes déposées par les médecins spécialistes désirant quitter le pays augmente chaque année, dont 80% des praticiens se dirigent vers la France.

« Il s’agit d’une hémorragie cataclysmique des médecins spécialistes vers la France et autres pays européens », selon le président du Conseil, soulignant que « l’Algérie forme chaque année un nombre important de médecins pour la France, dont les coûts sont faramineux. C’est une réalité amère mais elle est là. »

« Sur les 15 000 médecins algériens qui exercent en France, 5000 sont en cours de régularisation », a-t-il précisé, en ajoutant que « ces derniers n’ont pas l’intention de revenir, alors que d’autres se préparent à partir d’une façon ou d’une autre, vu la dégradation des conditions socioéconomiques et socioprofessionnelles ».

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