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Pr Belhadj: « Il y a une forte contamination du personnel de santé »

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Le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Bacha, le Pr Rachid Belhadj a annoncé qu’une étude statistique réalisée par le ministère de la Santé démontre que 90% des personnes admises en réanimation sont des sujets non-vaccinés. Il est suicidaire, selon lui, de ne pas vacciner les personnes âgées et les personnes qui ont des maladies chroniques.

« En quelques jours, nous sommes passés de 25 consultations par jour à 300, et la moitié de ces consultations concernent le personnel de santé », alerte-t-il lors de son intervention à la radio chaine 3.

« Nous enregistrons un taux de contamination record du personnel de la Santé, ce qui pose d’énormes problèmes pour la gestion des activités de base, notamment les gardes », s’inquiète le Pr Belhadj. Pour autant, il estime que « cette situation n’est pas une surprise car les appels à la vaccination n’ont pas eu l’écho souhaité, y compris parmi le personnel médical.»,

Il rappelle les funestes chiffres : « depuis le début de la pandémie, l’Algérie a enregistré 448 décès dans les rangs du personnel médical, dont les deux tiers sont des médecins, soit 250 décès ». « Les chiffres vont augmenter si on continue comme ça », prévient-il.

En plus de la sensibilisation et des appels à la vaccination, le Pr Belhadj appelle à une application stricte de l’obligation du pass vaccinal dans les lieux publics. « Les dispositions légales sont prises, mais malheureusement elles ne sont pas appliquées  sur le terrain », déplore le médecin.

Le Pr Belhadj décrit une situation d’épuisement professionnel pour les travailleurs de la Santé, après deux ans de pandémie. Cette vulnérabilité explique, selon lui, le taux élevé de contamination parmi le personnel médical. Il rappelle également que le versement de la prime Covid accuse un retard de 9 mois. « Si on veut encourager cette armée de blouses blanches, il faut leur garantir leurs droits », interpelle le spécialiste, qui souligne que « c’est une équation difficile à gérer : nous sommes en train de nous organiser pour prendre en charge le personnel médical infecté et les patients qui arrivent à l’hôpital ».

Il cite l’exemple du CHU Mustapha Bacha qui, en plus du centre de tri et des urgences Covid, a aménagé une zone de transit Covid, pour permettre de prendre en charge des patients qui ne trouvent pas de place, notamment durant la nuit. « Si un patient se présente en détresse respiratoire, il est pris en charge dans cette zone de transit en attendant qu’une place se libère dans les services dédiés », explique le Pr Belhadj.

« En plus de la Santé, le secteur de l’Enseignement, tous paliers confondus, connait une flambée des contaminations », relève le spécialiste, qui recommande de « prolonger encore d’une semaine l’arrêt des cours dans les écoles et les universités ». En d’autres termes, « attendre la phase de décrue, qui devrait intervenir à partir du milieu de la semaine prochaine », selon les estimations des spécialistes, rapportées par le Pr Belhadj.

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