AccueilActualitéInternationalLe Covid-19 déclenche une nouvelle crise entre Rabat et Madrid

Le Covid-19 déclenche une nouvelle crise entre Rabat et Madrid

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Une nouvelle crise diplomatique a éclaté entre le Maroc et l’Espagne qui a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade du royaume du Maroc à Madrid, pour lui signifier son rejet des critiques de Rabat de la gestion de la pandémie de Covid-19 par les autorités espagnoles au niveau des aéroports, indique le média en ligne espagnol El Confidencial.

Lundi, le ministère marocain de la Santé a accusé les autorités espagnoles, dans un communiqué, de « mettre en danger la santé des citoyens marocains » et décidé d’organiser des vols spéciaux de rapatriement à partir du Portugal, invoquant « l’absence de respect des protocoles sanitaires » par le gouvernement espagnol dans les aéroports.

Rabat est allé encore plus loin en accusant les autorités espagnoles compétentes d' »être incapables d’assurer une action rigoureuse de contrôle de l’état de santé des passagers lors de l’embarquement des passagers aux aéroports » à destination du Maroc.

Des accusations rejetées en bloc par le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares qui a ordonné mardi la convocation du chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc à Madrid, Farid Aoulouhaj, auprès duquel une protestation a été formulée contre ces plaintes « inacceptables » et qui « ne correspondent pas à la réalité », souligne le journal El Confidencial.

« L’Espagne remplit tous les critères internationaux en matière de lutte contre le Covid-19, le gouvernement y travaille sans relâche », a assuré M. Albares. « Ce n’est pas acceptable et ce n’est basé sur aucune réalité objective. C’est ce que je ferai savoir au Maroc », a-t-il estimé.

El Confidencial évoque les « incohérences » de Rabat 

La déclaration du ministère marocain de la Santé, rédigée sur un ton offensant, contient également une série d’incohérences et soulève quelques doutes quant à savoir si le Maroc reprendrait ses vols avec l’Espagne lorsqu’il rouvrira son espace aérien qui a pratiquement fermé le 29 novembre pour se protéger du variant Omicron du coronavirus, écrit El Confidencial.

C’est la première fois, depuis le début de la pandémie, que le ministère marocain de la Santé attaque l’un des pays avec lesquels le Maroc maintient des vols réguliers, en ces termes. Et le journal précise que le Maroc est le seul pays au monde qui a, jusqu’à présent, douté de l’efficacité du système de santé espagnol lorsqu’il s’agit d’exercer des contrôles dans les aéroports.

Cette nouvelle brouille vient s’ajouter à une crise déclenchée il y a un an par le royaume du Maroc, quand il a annulé le sommet entre les deux gouvernements marocain et espagnol, prévu fin décembre 2020, rappelle la même source.

L’épisode le plus grave de cette crise a été le flot migratoire vers Ceuta. Le débarquement en mai dernier de plus de 8.000 migrants marocains, dont de nombreux enfants, dans l’enclave espagnole, sous l’œil passif des autorités marocaines, avait provoqué la colère de Madrid.

« L’immigration irrégulière vers l’Espagne par la mer n’a cessé de croître depuis 2014. Les Marocains sont toujours les plus nombreux. En 2018, ils étaient près de 23% du total (12.871 sans papiers) et au cours des six premiers mois de cette année, ils atteignent pratiquement 30% du total », souligne dans ce contexte le média espagnol, citant des chiffres officiels.

En mai dernier, une crise majeure avait envenimé les relations entre Rabat et Madrid à la suite de l’hospitalisation en Espagne, pour raison de Covid, du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali.

Au coeur de cette brouille figure la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole. Le gouvernement espagnol a, maintes fois, affirmé qu’il tenait au règlement dudit conflit conformément au droit international. Ainsi, l’Espagne figure parmi les pays auxquels le Maroc fait du chantage pour l’amener à reconnaître sa prétendue « souveraineté » sur ce territoire non-autonome.

Dans ce contexte, le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi avait fait savoir en avril dernier que « le royaume du Maroc profite de la moindre occasion pour nuire à la cause sahraouie qui bénéficie d’un large soutien sur la scène espagnole ».

APS

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