Accueilla deuxAutomobile : 250.000 véhicules/an suffisent pour alimenter le marché algérien

Automobile : 250.000 véhicules/an suffisent pour alimenter le marché algérien

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Depuis la suspension de l’importation et de l’activité de montage de véhicules neufs, des milliers d’emplois ont été perdus et des centaines d’opérateurs sont dans l’attente d’une solution pour le secteur de l’automobile en Algérie, en crise, depuis environ trois années.

L’importation des véhicules neufs a été suspendue en 2017. L’Algérie s’est alors orientée vers le montage local de véhicules. Cette activité a été à son tour suspendue définitivement en 2020 et le Gouvernement a décidé de retourner à l’importation des véhicules. Et depuis plus d’une année, il n’y a ni importation ni montage, et pas de véhicules neufs sur  le marché, ce qui a engendré une pénurie et un déséquilibre entre l’offre et la demande, provoquant une flambée des prix des véhicules, notamment ceux d’occasion.

Le Gouvernement, qui a décidé de retourner à l’importation de véhicules neufs, tarde à octroyer les agréments aux concessionnaires automobiles, qui attendent de pouvoir reprendre leur activité. Le cahier des charges régissant cette activité a été modifié plusieurs fois. Les concessionnaires automobiles ont à maintes fois interpellé les pouvoirs publics au sujet de la reprise de leur activité et la situation de leurs sociétés.

 Cette situation a fait que l’Algérie a perdu de nombreuses compétences formées dans le secteur automobile, qui ont quitté le pays pour s’installer à l’étranger.

Plus de 100.000 emplois perdus dans la distribution

A Oran, les showrooms de vente de voitures neuves, situés au bord de l’autoroute de l’aéroport, sont désertés depuis quelques années, en raison de l’indisponibilité des véhicules du fait de la suspension des importations. A l’intérieur, comme le montre ce reportage de DZ News, il n’y ni voitures, ni clients. Les showrooms, qui jadis grouillaient de monde, sont vides et il ne reste que les insignes des marques automobiles sur les façades des showrooms.

« Il y a cinq à six ans, il y avait entre 1500 et 1600 distributeurs et 40 marques de véhicules importées. Tout était en règle. Nous avions un personnel formé dans la maintenance (…) Ce personnel, cela fait quatre ans qu’il est parti », a indiqué Tayeb Mahyaoui, distributeur de la marque automobile française Peugeot. Il a précisé qu’il a perdu 120 personnes qui sont parties à cause de la crise qui frappe le secteur automobile.

« Quand on multiplie ce nombre par 1500 ou 1600 distributeurs, ce sont plus de 100.000 emplois de perdus dans la distribution, pour créer environ 8.000 ou 10.000 emplois dans l’activité de montage », a-t-il déploré, en critiquant l’activité de montage de véhicules. « Alors quel est l’avantage? On lance une industrie pour créer de l’emploi. Si on ne crée pas d’emplois, à quoi ça sert? », s’est-il demandé.

Importer 250.000 véhicules par an

Interrogé sur les raisons de la hausse des prix des véhicules, M. Mahyaoui a indiqué que cette augmentation a commencé depuis qu’ils ont lancé l’activité de montage de véhicules. « Nous, distributeurs, nous payions la TVA et les droits de douanes et nous vendions à des prix raisonnables. Et le jour où ils ont commencé (les opérateurs qui activaient dans le montage automobile, ndlr) à ne pas payer la TVA et les droits de douanes, les prix (des véhicules) ont doublé », a-t-il critiqué, illustrant ses propos avec l’exemple de la Renault Symbol importée qui coûtait entre 90 millions de centimes (900.000 DA) et 100 millions de centimes (1 million de dinars), et avec le montage local son prix est monté à 180 millions de centimes (1,8 millions de dinars).

Jugeant « anormal » ces prix pratiqués par les assembleurs locaux, il a donné l’exemple d’une voiture d’occasion pour illustrer la flambée des prix sur le marché d’occasion. Selon lui, une Toyota de 85 ch, 1L, année 2005, a été proposée dernièrement à 280 millions de centimes (2,8 millions de dinars). Expliquant que dans l’automobile, un modèle ne dépasse pas les 7-8 ans et au maximum c’est dix ans d’âge, il a indiqué que ce véhicule de 16 ans d’âge ne devrait pas coûter 280 millions et qu’en Europe ou ailleurs, son prix ne dépassera pas les 3000 euros.

« On n’a pas compris comment les prix ont augmenté. C’est vrai, il y a la dévaluation du dinar. Mais, il devrait y avoir 20 à 30% d’augmentation des prix, mais pas le double, ce qui est beaucoup trop », a indiqué M. Mahyaoui, qui est également le président du Club de football MC Oran.

Selon lui : « Il faut réguler l’importation en la plafonnant à 2 ou 2,5 milliards de dollars (…) Je pense que 250.000 véhicules (importés par an) sont suffisants pour alimenter le marché algérien », a-t-il suggéré, en expliquant que quand la demande est plus importante que l’offre, les prix augmentent, et « c’est logique ». « Dès qu’il y a abondance de l’offre avec la concurrence, les prix vont baisser », a-t-il estimé.

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