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Hajj en nombre limité à La Mecque pour la deuxième année consécutive à cause du Covid

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Les premiers fidèles musulmans sont arrivés samedi à la Grande mosquée de La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, pour le début du hajj, grand pèlerinage annuel marqué pour la deuxième année consécutive par un quota ultra-limité de pèlerins en raison du Covid.

Seuls 60.000 Saoudiens et étrangers résidents dans le royaume et vaccinés ont été autorisés à participer au hajj cette année. En 2020, à peine une dizaine de milliers de fidèles –soit le plus petit nombre dans l’histoire moderne de ce rassemblement– avaient pu l’effectuer, au plus fort des restrictions sanitaires et avant la course à la vaccination. Très loin derrière les quelque 2,5 millions venus du monde entier en 2019, avant la pandémie.

Samedi matin, des centaines de fidèles divisés en petits groupes ont commencé à tourner autour de la Kaaba, la structure cubique noire située au cœur de la Grande mosquée et vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

Cette pratique, appelée le « tawaf » en arabe, marque le début du hajj, avant le lancement officiel des autres rites qui commenceront dimanche.

Parmi les heureux élus cette année, Ameen, un entrepreneur pétrolier indien de 58 ans basé dans la ville orientale de Dammam. Il a été sélectionné avec sa femme et ses trois enfants adultes parmi 558.000 candidats.  « Nous sommes ravis. Tant de nos amis et parents ont été rejetés », confie-t-il. 

Début juillet, le ministère du Hajj a assuré vouloir se conformer aux « plus hauts niveaux de précautions sanitaires » face à la propagation de nouveaux variants. Seuls des résidents vaccinés, âgés de 18 à 65 ans et ne souffrant d’aucune maladie chronique, peuvent ainsi participer au hajj cette année. Sur les chaînes de télévision saoudiennes, les interviews de responsables se succèdent pour insister sur les restrictions mises en place. 

Les pèlerins seront divisés en groupes de 20 personnes pour « limiter la propagation du virus » au cas où l’une d’entre elles serait infectée, a déclaré à la télévision un responsable saoudien, Mohammed al-Bijaoui. « Toutes les trois heures, 6.000 personnes entrent pour effectuer le tawaf d’arrivée », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère du hajj, Hisham al-Saeed. « Après le départ de chaque groupe, un processus de désinfection est effectué au sanctuaire. » En plus de mesures de distanciation sociale strictes, le ministère du Hajj a introduit une « carte électronique du hajj » permettant un accès sans contact aux campings et hôtels pour pèlerins et aux transports vers les sites religieux.

Des robots sont utilisés pour distribuer des bouteilles d’eau sacrée et les pèlerins ne sont pas autorisés à toucher la Kaaba.

Lors du hajj l’année dernière, aucun cas de Covid n’avait été signalé, les autorités ayant mis en place de sévères restrictions et distribué des kits stérilisés comprenant des désinfectants, des masques, un tapis de prière et un ihram, le vêtement blanc sans couture traditionnel du hajj.

Le grand pèlerinage, qui a lieu une fois par an, est l’un des cinq piliers de l’islam que les musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie si leur santé et leurs finances le permettent. « Je ne peux décrire ce que je ressens. On a juste envie de pleurer et de se rapprocher de Dieu », dit Rania Azraq, une femme au foyer syrienne de 38 ans qui vit à Ryad. « J’ai l’impression d’avoir gagné à la loterie », témoigne Mohammed El Eter, un pharmacien égyptien. « C’est un moment spécial et inoubliable dans la vie. Je remercie Dieu de m’avoir accordé cette chance », a ajouté le trentenaire.

Mécontentement : Première économie du monde arabe grâce à l’exportation de pétrole, le royaume sunnite saoudien a bâti en grande partie son aura internationale grâce aux pèlerinages, qui assoient aussi son autorité politique dans le monde musulman.

L’interdiction des pèlerins venus de l’étranger pour la deuxième année consécutive, soutenue par les institutions islamiques du monde sunnite, a toutefois provoqué le mécontentement chez de nombreux musulmans.

Les moins fortunés économisent parfois toute une vie pour pouvoir payer un jour les frais importants du voyage à La Mecque. « Je suis enfin prête financièrement et maintenant c’est le coronavirus qui m’en empêche », a déploré Amina Gaafar, une Egyptienne de 58 ans, qui économise depuis 30 ans pour « aller à la rencontre de Dieu ».

L’Arabie saoudite a enregistré jusqu’à présent plus de 500.000 infections, dont plus de 8.000 décès. Environ 20 millions de doses de vaccin ont été administrées dans ce pays de plus de 34 millions d’habitants. 

Afp

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