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Dr Derrar : « Le seul moyen de sortir de cette crise épidémiologique est d’accélérer la vaccination »

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Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Docteur Fawzi Derrar, a indiqué, ce dimanche 27 juin, que « le seul moyen de sortir de cette crise épidémiologique est d’accélérer la vaccination ».

Intervenant dans l’émission « Invité de la Rédaction » de la radio chaîne 3, Dr Derrar a averti que « s’il n’y a pas adhésion de la population la donne va en s’aggravant et le danger planera pour tous et pour longtemps ».

Selon lui, c’est ce qui complique la situation en Algérie d’emblée difficile avec l’apparition de variants rapides, très virulents et de plus en plus résistants aux vaccins. Le DG de l’IPA note qu’après une période de stabilité en Algérie, on assiste à un nouveau départ de la courbe d’incidence des contaminations qui augure la détérioration de la situation notamment avec l’apparition des mutants Alpha, Detlta, Delta+, Gamma, etc.

Expliquant qu’il y a une dynamique virale qui s’est installée partout dans le monde bien avant la vaccination, cette dynamique a généré des virus qui ont des avantages avérés sur la souche mère.

« A partir de là nous avons des variants préoccupants sous surveillance et des variants d’intérêt », a-t-il dit, en soulignant que les préoccupants sont les variants qui posent beaucoup de problèmes en terme de transmissibilité, de sévérité et en terme d’échec des tests de diagnostic et d’échec en réponse vaccinale.

Selon lui, pour éviter le virus Delta, il faut que la vaccination puisse s’effectuer partout, en même temps et à un niveau très élevé, suggère-t-il, en expliquant que « le souci est que l’on ne sait pas à quel niveau il faut vacciner pour stopper la circulation du virus Covid-19 ».

Il a ajouté  que qu’on ne sait pas si le niveau de vaccination à atteindre est de 90%, 95% ou 100%, les études sont là et on verra plus tard ce qu’elles vont donner, mais ce que l’on sait actuellement est que même dans des pays où la vaccination est à 50-60%, il y a apparition d’un variant qui peut, à n’importe quel moment, faire resurgir l’épidémie de nouveau.

Il y a une réticence à la vaccination

Interrogé sur l’avancement de la campagne de vaccination, lancée il y a cinq mois, Dr Derrar a indiqué : « On a commencé c’est déjà un acquis », a-t-il dit, mais à 3 millions de doses il laisse entendre un malaise déplorant toutefois le fait que malgré l’élargissement de la vaccination dans les espaces publics et sous les chapiteaux, on constate toujours une réticence de la part des Algériens.

Pour le DG de l’IPA, cela inquiète beaucoup, en estimant que « la sortie du tunnel passe par une vaccination massive ». Preuve en est, la Grande Bretagne, envahie par le virus Delta, a basculé pratiquement dans une grande inquiétude et a même poussé le gouvernement britannique à différer les mesures de confinement de plusieurs semaines ce qui dénote de la gravité de la situation.

S’agissant des raisons de cette réticence à la vaccination, le responsable a évoqué un malaise des gens quant à une éventuelle dangerosité d’un tel vaccin par rapport à un autre et de s’interroger sur l’après vaccination. Bref, il réplique par « l’essentiel est que cette vaccination est là pour sauver des vies ».

« Chaque jour on enregistre des morts à travers le monde et cette mortalité ne peut être vaincue, selon l’OMS que par un retour à l’acte préventif primaire qui a aidé à éradiquer des maladies par la vaccination », a-t-il rappelé et de conseiller d’aller vers des campagnes de sensibilisation « agressives » partout : dans les usines, dans les écoles, les universités, les administrations, etc.

Concernant l’éventualité de rendre la vaccination obligatoire, Dr Derrar a répondu : « Le débat est lancé d’ores et déjà dans certains pays pour rendre la vaccination obligatoire », et d’ajouter : « on s’y achemine, de toute façon, progressivement avec l’exigence du pass-vaccinal (ou passeport vaccinal) à l’échelle internationale ».

Cependant, même si la situation pandémique l’exige,  il a estimé qu’il ne faut pas brusquer les gens, il faut que ces derniers adhèrent convaincus plutôt. « Cette adhésion va amener des taux satisfaisants de vaccinés », a-t-il assuré, appelant à élargir et multiplier les campagnes de sensibilisation pour rappeler aux gens que si l’on veut baisser la tension sur les hôpitaux, baisser le taux de mortalité il va falloir adhérer à l’acte préventif primaire qu’est la vaccination.

« Cet acte a prouvé ses effets à travers des siècles », a souligné le DG de l’IPA, qui a rappelé qu’il avait fait survivre des générations menacées par des maladies gravement mortelles dans le monde.

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