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Regain d’inflation dans les pays industrialisés: Les Algériens payeront encore plus cher les produits importés

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L’inflation était de 1,4% en France, 2,5% en Allemagne, 2,7% en Espagne, 6,3% en Inde, 5% aux USA et 9% en Chine, au début de ce mois de juin 2O21 qui correspond globalement au redémarrage des économies des pays industrialisés longtemps paralysés par la pandémie de coronavirus. Ces taux rapportés dans une analyse effectuée par le très sérieux institut de statistiques français (Insee), apportent l’irréfutable preuve d’un regain d’inflation dans les principaux pays industrialisés et, de surcroît, considérés comme les plus gros exportateurs de biens et de services du monde.  

Avant que ces pays ne rebondissent à la faveur de très gros budgets affectés à la relance par leurs États (1900 milliards de dollars pour les USA, plus de 800 milliards d’euros pour les pays de l’Union Européenne), ils affichaient de l’inflation proche de zéro, ce qui n’a malgré tout favorisé ni la consommation, ni l’investissement tant les consommateurs étaient contraints à de paralysants confinements et les activités économiques à l’arrêt durant plusieurs mois.

Ce nouveau mode de vie imposé par les États pour bloquer l’avancée de la pandémie, a plombé les économies des pays industrialisés et ralenti les échanges commerciaux internationaux, au point de gripper les principaux déterminants économiques que sont l’offre et la demande. Les producteurs produisaient moins ou pas du tout et les consommateurs ont considérablement réduit leurs trains de vie parce qu’ils ont perdu leurs emplois ou parce qu’ils ne trouvent pas motifs à dépenser leurs salaires dans la consommation de biens ou dans des voyages touristiques pratiquement tous bloqués par les mesures anti pandémie édictées par les Etats. Pour toutes ces raisons les taux d’intérêt (prix de l’argent) ont été plombés à des niveaux extrêmement bas, proches de zéro pour les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, notamment.

Le rebondissement des taux d’inflation constatés tout particulièrement dans les pays qui ont consacré de gros budgets à la relance et à l’aide aux entreprises ruinées par la pandémie, a commencé dés lors que les campagnes de vaccinations avaient enregistré de grandes avancées et que les confinements avaient été réduits ou carrément supprimés, pour permettre aux activités économiques de reprendre. Les entreprises qui ont repris leur travail souhaitaient dès lors rattraper ce qu’elles avaient perdu durant la crise sanitaire.

Ce « redémarrage en trombe » a malheureusement eu des effets sur la demande en inputs devenus subitement non disponibles sur les marchés. Les phénomènes de pénuries et de flambées de prix, n’ont évidemment pas tardé à apparaître en poussant encore davantage l’inflation vers le haut. Ce qui ne semble être qu’un phénomène épisodique, vite résorbé par la reprise de l’ensemble des activités économiques mondiales, constitue pour l’instant une sérieuse gêne pour toutes les économies du monde, contraintes de vendre plus chers leurs produits, avec la crainte de perdre avec le temps une part importante de leurs compétitivités, notamment face aux pays d’Asie qui peuvent encore jouer sur les prix de leur main d’œuvre.

Les produits finaux des pays d’Europe et d’Amérique qui constituent les plus gros réservoirs d’importations de l’Algérie, coûteront donc nécessairement plus chers et leurs disponibilités moins sûres, eu égard aux surenchères que les pénuries mondiales ne manqueront pas de provoquer. Ces produits devenus rares, iront aux clients habituels ou à ceux qui sont prêts à les payer plus chers !

De ce fait, l’inflation accompagnera nécessairement les produits importés à partir de ces pays touchés par l’inflation. Elle sera rapidement ressentie en Algérie, d’autant plus qu’elle arrive au moment où le dinar déjà très affaibli par rapport au dollar et à l’euro, subit une salve de dévaluations, qui lui ont fait perdre plus de 20% de sa parité par rapport à l’euro depuis, le milieu de l’année 2020.

Les surcroîts d’inflation des prix constatés dans les pays industrialisés seront évidemment, répercutés sur les consommateurs algériens qui payeront en sus de la très faible parité du dinar, les conséquences des tensions inflationnistes constatées notamment en France et en Chine, qui sont, les plus gros fournisseurs de l’Algérie.

Les algériens déjà fortement éprouvés par le déclin de leur pouvoir d’achat, devront donc s’attendre à payer nettement plus chers les médicaments, les produits alimentaires, les matières premières usinées, les véhicules, les biens d’équipement et autres produits de l’industrie mondiale.

L’Algérie aurait évidemment pu profiter de cette inflation mondiale pour exporter ne serait-ce que des matières premières, mais, non seulement, elle n’a pas grand chose à exporter, mais en plus, il se trouve que les prix des matières premières sont généralement fixés par des bourses de commerce internationales, sur lesquelles elle n’a aucune emprise.

Seuls les produits agricoles sous formes de primeurs pourraient avoir quelques chances d’être exportés vers certains pays, à des prix rémunérant les coûts des facteurs de production. Mais pour ce faire, il aurait fallu commencer par supprimer les obstacles bureaucratiques qui se dressent aujourd’hui encore, face aux exportateurs potentiels. La volonté politique n’a malheureusement jamais dépassé le stade des déclarations d’intention et rien de concret, n’augure pour l’instant, d’une nouvelle politique commerciale favorable aux exportations hors hydrocarbures.

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