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Hirak : le Collectif de défense des détenus d’opinion dénonce une répression « sans précédent »

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Le Collectif des avocats de la défense des détenus d’opinion a tenu, ce mercredi 26 mai 2021, une conférence de presse pour tirer la sonnette d’alarme et dénoncer la montée de la répression « sans précédents » et « les dépassements dangereux » contre les manifestants du mouvement populaire « Hirak ».

La conférence de presse a été animée au siège de l’association S.O.S disparus à Alger, par Maîtres Nabila Smail, Mostefa Bouchachi, Abdelghani Badi et Said Zahi qui ont indiqué qu’elle est destinée à informer l’opinion nationale et internationale sur la répression qui s’est accentuée ces dernières semaines contre les manifestants du Hirak. “Ce-ci n’est pas une conférence de presse ordinaire. Ce-ci est un appel de détresse”, a indiqué Me Mostefa Bouchachi qui a incombé la responsabilité de ce qui se passe au « pouvoir politique et les hautes autorités qui donnent des ordres ! ».

Il convient de rappeler que la marche de mardi organisée par les étudiants ne s’est pas tenue depuis un mois et les deux dernières marches du Hirak de vendredi ont été empêchées violemment par les forces de l’ordre. Les marches de vendredi ont été empêchées notamment après le communiqué du ministère de l’Intérieur du 9 mai dernier qui exigeait la déclaration des manifestations. Depuis, les forces de l’ordre procèdent à des arrestations de manifestants par centaines, dont plusieurs dizaines ont été soit condamnés à de la prison ferme soit placés sous mandat de dépôt à travers plusieurs wilayas du pays.

« Ce qui se passe ces derniers temps, nous ne l’avons jamais connu et l’Algérie ne l’a jamais connu », a indiqué Me Said Zahi qui ajouté que jusqu’à ce jour, l’on a recensé 177 détenus d’opinion et des poursuites par milliers. L’avocat a a dénoncé un « dérapage dangereux », considérant que ces poursuites et incarcérations sont « hors la loi ».

Interpellations, garde à vue de plusieurs jours et poursuites judiciaires, détention provisoire, condamnations à de la prison ferme, les manifestants sont poursuivis pour « des accusations standards qui reviennent dans chaque dossier”, selon Abdelghani Badi, qui a ajouté : « À aucun moment depuis le début des arrestations la mi 2019, le procureur n’a présenté une preuve. Ces poursuites visent à employer la Justice pour revêtir ces répressions ».

Me Badi a estimé que la répression contre les manifestants a atteint « un niveau record jamais enregistré auparavant ». « La présence d’un citoyen à la capitale les jours des marches ( mardi et vendredi ndlr) est suffisante pour lui faire valoir une arrestation », a dénoncé l’avocat. 

De son côté, Me Nabila Smail, a appelé les victimes de la répression et des dépassements « commis » par les forces de l’ordre à « porter plainte pour permettre aux avocats de se constituer et de les défendre par la voix légale ». Selon l’avocate, les avocats peuvent « s’auto constituer dans les affaires des détenus d’opinion mais pas pour les victimes qui ne déposent pas plainte et qui n’informent pas le collectif de défense ».

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