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Industrie : le tissu national des PME ne fournit que 10% des besoins des grandes entreprises

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Le tissu national de PME ne fournit que 10% de l’ensemble des besoins des grandes entreprises locales, a indiqué, mardi à Alger, le président de la Bourse algérienne de sous-traitance et du partenariat (BASTP), Kamel Agsous, qui a indiqué que le principal défi de l’industrie nationale demeure celui de développer l’activité de la sous-traitance et l’amélioration du taux d’intégration.

Selon M. Agsous, plusieurs grandes entreprises nationales continuent à s’orienter vers l’importation pour s’approvisionner de produits et d’intrants nécessaires à leurs activités. Le président de la BASTP, qui intervenait lors d’une journée d’études organisée à l’Ecole militaire polytechnique sur le thème de « la sous-traitance et intégration nationale : enjeux et perspectives », initiée par l’Institut national des études de stratégie globale (INESG), a relevé que le secteur de l’industrie nationale ne représente aujourd’hui qu’un taux de 5% du Produit intérieur brut (PIB).

Présentant une communication sur « la sous-traitance industrielle : état des lieux et conditions d’émergence d’une sous-traitance compétitive », M. Agsous, dont les propos ont été rapportés par l’agence officielle APS, a soutenu que ce secteur reste un élément-clé de la compétitivité de l’industrie nationale et qui devrait être en « phase avec les évolutions technologiques mondiales, notamment en matière de numérisation des process industriels ».

Dans cette optique, il a recommandé la réorganisation et la restructuration des grands donneurs d’ordres (groupes industriels publics ndlr) pour permettre aux petites et moyennes entreprises d’atteindre la performance voulue, assurant que « les taux d’utilisation des capacités industrielles des grands groupes sont actuellement à 50% ».

« Nous devons travailler davantage pour atteindre dans les prochaines années un taux d’utilisation de 80 % de nos capacités industrielles pour se rapprocher des normes internationales. Pour cela, les grandes entreprises publiques doivent mieux appréhender le marché à travers des études approfondies », a fait observer le président de la BASTP.

La révision du processus d’homologation soulignée

Dans ce sens, M. Agsous a appelé les pouvoirs publics à relancer les programmes de mise à niveau des PME, d’entreprendre des mesures d’accompagnement des entreprises notamment dans le domaine de la fiscalité et parafiscalité, de simplification des procédures douanières et accorder « plus d’autonomie et de liberté » aux dirigeants des grandes entreprises publiques en matière de gestion et de développement industriel.

Dans le même ordre d’idées, Nabila Sahnoune, responsable au sein du ministère de l’Industrie, a souligné, de son côté, la nécessité de « structurer et d’encadrer la politique de promotion de la sous-traitance par des dispositions réglementaires adossées à des mesures organisationnelles, techniques et d’accompagnement ».

« Il est temps que notre plate-forme industrielle soit dotée d’un tissu d’entreprises de sous-traitance aussi large que possible suffisamment compétitif en vue de multiplier les projets et de rendre notre pays plus attractif pour les investissements étrangers en apportant aux industriels porteurs de projets la certitude d’approvisionnements locaux compatibles en qualité et en quantité avec leurs besoins », a-t-elle relevé.

A ce propos, la représentante du ministère des Finances, Nouara Nouassa, a assuré que l’Etat avait mis en place des mécanismes d’appui et de promotion de la sous-traitance et de l’intégration nationale. Elle a évoqué, entre autres, la promulgation de la loi d’orientation sur le développement de la PME (2001 puis 2017) et la création d’un conseil national de la sous-traitance en 2002 et l’agence de la PME et de la promotion de l’innovation en 2018.

D’autres intervenants ont mis à profit cette rencontre, prévue sur deux jours, pour rappeler que l’Algérie possède des potentialités et des capacités industrielles pouvant être exploitées pour consolider le tissu des PME versées dans le secteur de la sous-traitance en vue de réduire les importations et d’équilibrer la balance commerciale du pays.

Pour atteindre ces objectifs, les participants ont appelé les autorités publiques à engager plusieurs actions, dont l’adaptation de la législation au profit du renforcement de la sous-traitance, l’organisation de campagnes de vulgarisation entre les donneurs d’ordre et les receveurs d’ordre en vue de signer des contrats de partenariat ainsi que la révision du processus d’homologation des produits fabriqués localement.

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