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Fret maritime de marchandises : le gouvernement examine un plan d’urgence

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Confrontée à une crise économique, due à la baisse des prix des hydrocarbures et aux effets de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la Covid-19, l’Algérie multiplie les actions pour préserver ses ressources en devises. En effet, le gouvernement a examiné, mercredi, un plan d’urgence relatif à l’augmentation de la part de la flotte nationale dans le marché maritime des marchandises, indique un communiqué des services du Premier ministre.

Selon le communiqué sanctionnant la réunion la réunion du gouvernement présidée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, « ce plan vise essentiellement, dans un délai très court, à mettre en place des mécanismes opérationnels permettant la sécurisation des approvisionnements du pays en produits stratégiques (céréales, poudre de lait etc.), notamment par la priorisation de la flotte maritime nationale dans la réalisation des importations des produits stratégiques ».

Ce plan vise, en outre, la participation de manière substantielle au transport des marchandises de et vers l’Algérie, par le développement de la flotte maritime nationale en moyen de transport adaptés aux échanges commerciaux de l’Algérie. Il permettra également la réduction de manière significative des transferts de devises vers l’étranger au titre des services de transport maritime, ajoute le communiqué.

Le fret maritime de marchandises de et vers l’Algérie dominé par les étrangers

Il convient de souligner que l’Algérie est connue pour importer l’essentiel de ses produits de subsistance et matières premières, mais aussi et surtout, de les transporter essentiellement au moyen de navires étrangers. La flotte nationale, n’assure qu’une part marginale, d’environ 3%, du marché du fret maritime en Algérie, selon des estimations. Le marché algérien du transport maritime de marchandises est estimé à 12 milliards de dollars. Il est dominé à 95% par les armateurs étrangers. A titre d’exemple, la Compagnie maritime d’affrètement-Compagnie générale maritime (CMA-CGM) détient, à elle seule, 35% des parts.

A noter également que le coût du fret maritime a triplé depuis la propagation de la pandémie de la Covid-19 en 2020 qui a secoué le transport maritime de marchandises. Selon les chiffres avancés, le coût de l’acheminement d’un conteneur de 40 pieds, est passé de 1 700 dollars à 7 800. Ce qui n’est pas sans impact direct sur les prix des produits finaux au niveau des marchés.

Trois milliards de dollars pour l’acquisition de navires

Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, avait appelé le 29 mars dernier à réduire la dépenses du fret, libellées en devises puisque dominé par les armateurs étrangers. « Avec l’effet de la pandémie, il y a une déstabilisation du fret maritime, notamment la disponibilité des conteneurs. Le taux de fret a été multiplié par trois, ça veut dire que malgré la chute des volumes importés par l’Algérie, je pense que ce taux-là devrait passer de 7 à 8 milliards de dollars. Si on fait une pondération entre le volume qui a diminué et l’augmentation multipliée par trois, c’est clair qu’on va perdre des sommes faramineuses », avait-t-il expliqué.

Rappelant qu’il y a eu un programme d’achat de 25 navires de transport de marchandises, le président de l’Anexal a plaidé pour mettre trois milliards de dollars pour l’acquisition de navires. « Est-ce qu’on ne peut pas, dans les réserves de changes de 43 milliards de dollars, mettre 2 ou 3 milliards de dollars pour l’achat des navires qui nous manquent, notamment les céréaliers, au lieu de perdre chaque année 5 à 6 milliards de dollars de fret », avait-il dit.

En 2014, le Groupe algérien de transport maritime (GATMA) avait procédé au renouvellement de sa flotte à travers un budget affecté par l’Etat pour acquérir 25 navires. A ce jour, « 10 navires ont été acquis et un seul pour le transport des voyageurs », avait indiqué en décembre 2020 son PDG Smain Larbi, qui avait annoncé que son groupe compte acquérir six navires pour le transport des céréales afin d’accroître sa part en cette matière contrôlée par des sociétés étrangères. Il avait rappelé que le Groupe GATMA avait tracé un objectif pour atteindre 25 % dans le domaine du transport des céréales d’ici à 2025, mais il n’a réalisé qu’à un taux oscillant entre 4 et 5 % en raison du monopole sur ce marché. 

Le transport maritime de marchandises ouvert aux étrangers

Récemment, l’Algérie avait fixé la liste des activités revêtant un caractère stratégique, en vertu d’un décret exécutif publié au journal officiel n° 30. Ces activités sont réparties sur les secteurs de l’énergie et des mines, de l’industrie pharmaceutique et du transport ainsi que les industries militaires. Les activités relevant de ces secteurs sont soumises à la règle 51/49.

Ainsi, 19 activités dans le secteur des transports et liées au ferroviaire, l’aérien et le maritime. Ces activités sont : Transport ferroviaire de voyageurs; Transport ferroviaire de marchandises; Transport aérien de personnes; Transport aérien de marchandises; Service aérien de transport; Service aérien pour l’agriculture; Transport maritime de voyageurs; Transport maritime de marchandises; Cabotage maritime; Transport maritime urbain; Manutention; Gestion d’infrastructures de transport terrestre; Entreprise de services portuaires; Services aéroportuaires; Consignataire de navire; Consignataire de la cargaison; Courtier maritime; Exploitation d’un service d’aviation légère; Affrètement et affrètement aérien.

En avril dernier, la première traversée sur la ligne maritime régulière, destinée exclusivement à l’exportation, entre Alger et la capitale mauritanienne, Nouakchott, a démarré du port d’Alger. Cette nouvelle ligne, supervisée par la société « Anisfer Line » spécialisée dans le transport maritime, réduira le délai d’exportation vers la Mauritanie à cinq jours. L’entreprise organise tous les 20 jours un nouveau voyage sur cette ligne pour exporter divers produits algériens vers la Mauritanie ainsi que vers les autres pays africains voisins.

Lors de la Conférence nationale sur le plan de relance pour une nouvelle économie organisée en août 2020, le chef de l’Etat avait affirmé qu’il était favorable à ce que le privé national puisse investir dans le transport aérien et maritime, secteurs, maintenus longtemps sous le monopole de l’Etat.

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