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Protestation des pompiers : le ministère de l’Intérieur accuse et menace

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Le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, a réagi, à l’action de protestation organisée ce dimanche 2 mai 2021 à Alger par de centaines d’agents de la Protection civile qui ont marché de la Place du 1er Mai jusqu’au siège de la direction générale de ce corps à Hydra (hauteurs d’Alger).

Dans un communiqué publié en fin de journée, le ministère de l’Intérieur a indiqué : « Il a été enregistré un mouvement de protestation organisé par nombre d’agents de la protection civile, contraire à la loi 02-90 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l’exercice du droit de grève, notamment l’article 43, ainsi qu’à l’article 23 du statut particulier des fonctionnaires relevant des corps de la protection civile », a précisé le communiqué.

« Nourrit par des parties servant des agendas hostiles à l’égard de l’Algérie, ce mouvement intervient au moment où la tutelle a procédé à l’examen des préoccupations socioprofessionnelles des affiliés de ce corps et à la prise en charge des revendications soulevées dans le cadre de la loi, comme affirmé par le syndicat national des agents de la protection civile publié le 29 avril 2021 », lit-on dans le communiqué.

Le ministère de Kamel Beldjoud a rappelé « les concernés » par ce mouvement orchestré en leur qualité de « corps constitué » que « ces comportements qui portent atteinte à la sécurité et à la quiétude publiques, sont strictement inadmissibles », les appelant à « rompre définitivement ce mouvement ». Et d’ajouter : « le ministère de l’Intérieur observe son droit à prendre les mesures légales en vigueur ».

La réaction de la direction générale de la Protection civile

La direction générale de la Protection civile a réagi dans après-midi de dimanche en indiquant que toutes les revendications de ses agents, inscrites dans le Statut particulier et exprimées lors de sit-in de protestation, seront satisfaites dès l’examen des statuts.

« La majorité des revendications qui s’inscrivent dans le cadre Statut particulier des agents de la Protection civile seront traitées et satisfaites dès l’examen des statuts », a indiqué la DGPC dans un communiqué repris par l’agence officielle APS. La DGPC a précisé que « toutes les catégories de fonctionnaires du secteur seront associées à l’enrichissement du projet de révision du Statut particulier du corps, en vue de satisfaire toutes les préoccupations soulevées ».

Exhortant l’ensemble des agents « à faire montre de discipline et de sens élevé de responsabilité, reconnus aux enfants du secteurs et à ne pas céder aux publications subversives visant à semer la confusion et le chaos et à attenter à la stabilité de la patrie », la DGPC assure que toutes les revendications exprimées « ont été soumises aux autorités concernées et qu’une commission se penche sur leur examen ».

Protection civile: Une marche de protestation organisée aujourd’hui à Alger
Les agents de la Protection civile marche vers le siège de leur direction générale à Hydra sur les hauteurs d’Alger. (Crédit photo : Djaafar Khelloufi)

Des centaines de pompiers protestent à Alger

Dans la matinée de dimanche, des centaines d’agents de la protection civile ont marché vers le siège de leur direction générale, sis à Hydra, sur les hauteurs d’Alger, au milieu d’une présence policière importante. Les pompiers exigent l’accélération de la réalisation de leurs revendications socio-professionnelles dont l’octroi de la prime de contagion, étant donné les dangers et les diverses maladies infectieuses auxquels ils sont quotidiennement exposés lors de leurs interventions.

Ils revendiquent également « le relèvement de salaire de base de 15 660 à 24 000 da » et de « la valeur de point indiciaire de 45 à 90 da » avec « l’annulation de l’impôt sur le revenu » et « l’augmentation de la prime de rendement à 40% ». En outre, les agents de la protection civile réclament un statut particulier, la révision de leurs catégories de classement (échelons), ainsi que les indemnités financières pour les 80 heures travaillées par semaine.

‘Campés depuis midi à l’entrée de leur direction générale, les agents de la protection civile refusent de désigner un groupe pour discuter avec la tutelle, tant que leur représentant, arrêté ce matin par la police, n’est pas libéré. Ils affirment ne plus reconnaître leur section syndicale UGTA, qu’ils accusent d’ »accointances avec l’administration »’, relate le journal Liberté dans son édition web, qui signale que « la marche qui s’est ébranlée à la Place du 1er Mai, a été réprimée par la police’ qui a usé de la bombe lacrymogène contre les manifestants.

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