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Dans plusieurs pays du Sud (particulièrement africains), les plans de riposte anti-covid n’ont pas suffisamment bénéficié aux faibles

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Les pays du monde entier ont travaillé à apporter une riposte économique et sanitaire à la covid-19. Mais des observateurs s’interrogent sur la qualité des différentes interventions, et dans les pays pauvres, elles auraient profité à des entreprises déjà riches. 

Dans plusieurs pays du Sud, les engagements budgétaires effectués en réponse aux effets de la covid-19 ne sont pas allés suffisamment vers des personnes ayant besoin de filets de protection sociale, apprend-on d’un rapport publié par la Financial Transparency Coalition (FTC) ainsi que plusieurs autres organisations de la société civile, dont le Tax Justice Network Africa. « Ces disparités sont principalement dues au fait que les dépenses et surtout les exonérations fiscales, ou bien les réductions des taux d’imposition des sociétés sont si déséquilibrées dans les pays comme le Bangladesh et le Kenya au profit des entreprises », a fait savoir Matti Kohonen, directeur exécutif de la FTC.

L’étude s’appuie sur des recherches menées dans 9 pays du Sud, dont le Kenya, l’Afrique du Sud et la Sierra Leone, en Afrique. Elle relève que les engagements budgétaires des Etats pauvres en vue de répondre à la covid-19 ont été faibles, atteignant seulement 3,7% du PIB contre 10% du PIB suggérés dans le cadre de la concertation globale sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). Déjà en quantité insuffisante, une part importante de ces appuis des gouvernements n’ont pas atteint les personnes les plus vulnérables, à l’exception du Guatemala. « En moyenne, seulement 22,4% des dépenses de relance annoncées étaient sous forme de protection sociale. Ce ratio est encore plus frappant dans des pays comme le Népal, où 99% des dépenses sont allées aux entreprises plutôt qu’à la protection sociale. D’autres pays, comme la Sierra Leone n’étaient que légèrement meilleurs », peut-on lire.

Selon des calculs de l’Agence Ecofin sur des données du Fonds monétaire international (FMI) ajustées au mois d’avril 2021, la réponse globale des pays africains (hors Afrique du Sud) face à la covid-19 a été de 49 milliards $ en 2020, dont 35 milliards $ de dépenses directes et 14 milliards de subventions et garanties. Sur cette somme globale, seulement 6,45 milliards $, soit 13,7% ont été affectés à la santé.

Le reste de l’argent est allé à d’autres secteurs (environ 26,7 milliards $) ou aux subventions. Or, selon la FTC, les subventions n’ont pas forcément aidé les populations les plus pauvres. Les confinements imposés dans plusieurs pays africains ont rompu la chaîne de solidarité, car plusieurs personnes se sont retrouvées sans emploi.

Le rapport critique aussi un accompagnement inadapté du FMI et de la Banque mondiale. Les appuis qu’ils ont apportés n’étaient déjà pas à la hauteur des attentes. En plus, ils ont souvent été accompagnés de réformes fiscales consistant pour l’essentiel à les rendre attractifs, en apportant des incitations, tout en élargissant la base fiscale via des pressions supplémentaires sur les impôts de consommation.

C’est dans ce sillage que se renforce un débat international sur la fiscalité des pays. Les performances boursières sur les marchés développés et les distributions d’argent qu’on y a vu ont une fois de plus fait ressortir les inégalités entre les pays du Sud et ceux plus développés. Aux premiers, on continue d’exiger une orthodoxie budgétaire tandis que  les seconds peuvent déroger facilement aux règles sans aucune sanction.

Ecofin

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