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Mebtoul : « L’efficacité d’une politique des subventions ciblées est liée à une nouvelle politique salariale »

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L’efficacité d’une politique des subventions ciblées en Algérie, est liée à une autre gouvernance et à une nouvelle politique salariale. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul pour qui, les tensions sociales sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux représentant 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021.

Ces subventions sont, selon lui, mal gérées et mal ciblées, qui ne profitent pas toujours aux plus démunis et par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale. « Le ciblage des subventions que je préconise depuis 1992, suppose une large concertation sociale, un système d’information fiable en temps réel et une enquête précise sur la répartition du revenu national et du modèle de consommation, pour déterminer les couches défavorisées, tout en ne pénalisant pas les couches moyennes par un nivellement par le bas. Cette présente contribution est une brève synthèse, d’une brûlante actualité, d’un rapport réactualisé, remis aux autorités du pays le 14 septembre 2012 dont les résolutions n’ont jamais été appliquées », indique le professeur.

Concernant les subventions du prix du pain, de l’huile, de la semoule et du lait, bon nombre d’algériens vivent dans la pauvreté se nourrissant essentiellement de pain et de lait, reflet de la fracture sociale, selon lui. Les subventions octroyées coûtent au Trésor public un différentiel qui reste mobile en fonction des fluctuations du prix d’achat de la matière première sur les marchés mondiaux. Toutefois, le Trésor public paie ce différentiel, quel que soit son niveau.

S’agissant des subventions des carburants et  de l’électricité, M. Mebtoul relève que l’Algérie est classée parmi les pays où le prix du carburant est le moins cher au monde. Mais conserver cette politique coûte de plus en plus cher, selon lui.

Enfin, M. Mebtoul estime qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur les subventions mais revoir la gouvernance actuelle pour plus de cohérence et de visibilité de la politique économique et sociale, une lutte contre la corruption et les surcoûts.

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